COP27 : Haro sur le lobby des fossiles !

La conférence onusienne sur le climat en cours à Charm el-Cheikh en Égypte, accueille un nombre record de groupes de pression au service des majors pétrolières et autres acteurs des énergies fossiles, dont les activités sont pourtant responsables du réchauffement climatique.

C’est un chiffre impressionnant et qui soulève des questions sur la raison d’être même de la Conférence annuelle de l’ONU sur le climat (COP). L’événement en cours sur la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh accueille cette année, 636 lobbyistes des combustibles fossiles, ces énergies responsables du réchauffement climatique.

Le décompte obtenu par les organisations Corporate Accountability, Corporate Europe Observatory et Global Witness via la liste des demandes d’accès au sommet, évoque une augmentation de 133 personnes par rapport à la dernière COP organisée à Glasgow en Grande-Bretagne. Soit un taux de plus de 25%.

C’est un chiffre plus important que le nombre de personnes sur place pour représenter chaque État du continent africain, une des régions les plus exposées aux effets du changement climatique.

Les Émirats arabes unis en première ligne

En tête de cette délégation chargée de plaider l’intérêt des géants pétro-gaziers dont Total, Shell, Chevron, BP et les autres, figurent les Émirats arabes unis. Le pays du golfe Arabo-Persique qui s’est déplacé en Égypte avec 1070 participants compte à lui seul 70 lobbyistes des énergies fossiles, selon le rapport des trois organisations citées plus haut.

Un mélange des genres tout à fait admis, ainsi que l’a décrit Thuli Makama, de l’organisation Oil change international auprès de l’AFP. Ce dernier indique en effet qu’il n’est pas rare de voir des représentants de l’industrie des fossiles parmi les délégations nationales à la COP. Une des nombreuses stratégies utilisées dans le milieu afin de s’ouvrir des opportunités.

Frustrations

Cela n’en demeure pas moins déplorable pour beaucoup, au regard de l’objectif de la COP, un sommet destiné essentiellement à réduire les émissions de dioxyde de carbone. De nombreux militants de la préservation de la planète ont ainsi du mal à cacher leur frustration face à cette situation.

C’est le cas de la directrice de la recherche et de la politique sur le climat chez Corporate Accountability, Rachel Rose Jackson, qui a assimilé la COP de fait, à un « salon de l’industrie des combustibles fossiles« , au micro de la BBC. « Des lobbyistes du tabac ne viendraient pas à une convention sur la santé et les marchands d’armes ne peuvent pas promouvoir leurs produits à une conférence pour la paix !« , ont pesté Corporate Accountability, Corporate Europe Observatory et Global Witness.

Auteur de l’article : Lizz Thiam

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