L’impact de la loi AGEC sur la restauration rapide

Entrée en vigueur il y a un an, la loi anti-gaspillage pour l’économie circulaire (dite loi « AGEC ») induit un virage écologique fort pour les métiers de la restauration rapide. A partir de janvier 2023, le secteur ne pourra en effet plus utiliser de la vaisselle jetable, mais devra avoir recours aux contenants réutilisables. Un changement profond et complexe qui oblige les acteurs de la restauration rapide à se structurer.

Depuis 2020, la loi anti-gaspillage pour l’économie circulaire constitue une succession d’étapes vers un objectif global de « zéro plastique jetable » à l’horizon 2040. S’il y a bien un secteur concerné c’est celui de la restauration rapide. Chaque année la restauration française comptabilise 1 million de tonnes de déchets d’emballages : dans la restauration rapide, on utilise 25 emballages à usage unique par seconde. Selon l’AGEC, à compter du 1er janvier 2023, le plastique jetable disparaîtra des circuits. Les professionnels devront passer à la vaisselle réutilisable et recyclable. Un cadre réglementaire complexe qui les pousse à repenser leur activité.

La restauration rapide française, pionnière de cette démarche écologique

La loi AGEC répond à une demande sociétale forte, muée par une volonté de mieux consommer, d’aller vers un modèle plus respectueux de l’environnement, en limitant au maximum les déchets. Sortir du plastique jetable et favoriser le réemploi des contenants réutilisables font partie des cinq grands axes définis. En tant que principale source de pollution plastique des milieux aquatiques, avec 220 000 tonnes d’emballages générés chaque année, la restauration rapide doit changer son mode de fonctionnement pour entrer dans les objectifs de la loi.

D’autant plus que le secteur fait office d’exemple pour ses voisins européens. Il convient de rappeler que les engagements environnementaux pris en la matière sont une première dans le monde. Sur le sujet de la transition écologique des métiers de la restauration rapide, la France ouvre clairement la voie en Europe et sera observée de prèt lors des deux prochaines grandes échéances : au 1er janvier 2023 avec l’obligation de la vaisselle réutilisable, et en 2024 avec l’accueil des Jeux Olympiques à Paris qui se revendiquent écologiques. Deux échéances qui invitent donc les professionnels du secteur à prendre rapidement le pli.

Les acteurs du secteur en phase avec ce virage vert

Il est tout d’abord important de signaler que les acteurs du secteur de la restauration rapide sont nombreux en faveur d’un changement. Dans la continuité de la loi AGEC, 19 professionnels de la restauration livrée ont même signé une charte les engageant à limiter leurs déchets et à trouver des solutions plus durables pour les repas à emporter. Objectif : 70% des emballages livrés sans plastique à usage unique d’ici le 1er janvier 2023. La charte inclut également le passage à 100% d’emballages recyclables ce mois de janvier.

Des premières mesures concrètes ont été lancées, comme l’arrêt de la livraison des couverts et sauces dans les commandes depuis mars dernier, ou l’instauration des sacs compostables pour les livraisons. Les enseignes ont également initié des phases d’expérimentations (introduction de consigne mixte à réutiliser et recycler, monétisation des contenants) pour atteindre l’objectif fixé par la charte. Cependant, le temps presse et ces périodes d’expérimentation doivent maintenant laisser place aux phases de concrétisation. Ce qui n’est pas une tâche aisée

Une transition écologique qui peut être délicate

C’est toute la chaîne de valeur qui est concernée par la loi AGEC. L’ensemble des acteurs du secteur, de l’industriel aux chaînes de restauration, vont devoir initier de nouveaux partenariats pour entrer dans les clous dès janvier prochain. Il y a ici un nouveau marché économique à structurer, avec des lobbyings naissants. Prenons l’exemple des caractéristiques du contenant réutilisable, la question des matières à privilégier fait débat. Du choix du composant en fonction de ses vertus et de sa durée de vie (tritan, polypropylène, verre, carton…), à celui de sa forme pour ne pas ternir l’expérience client, en passant par les chaînes de tri et de recyclage associées, les changements à opérer sont profonds.

La question se pose également quant à l’intégration de la traçabilité des contenants réutilisables produits par les industriels. Sur ce point, les professionnels de la restauration rapide peuvent s’appuyer sur l’expertise de Hub One. Dans le cadre d’un dispositif de consigne mis en place, l’opérateur de technologies digitales pour les entreprises propose aux enseignes de tracer les allers-retours des contenants alimentaires grâce au tag RFID (Radio Frequency Identification). « Ce dispositif a l’avantage d’être intégré dès la phase de fabrication du contenant. Ainsi, la traçabilité de la vaisselle est possible à partir du moment où elle est livrée dans le restaurant, de son retour par le consommateur vers sa phase de lavage, avant de reprendre son cycle initial » précise Hub One dans un article publié sur son blog. Cet outil est également pertinent pour maîtriser le prélèvement de la consigne auprès des consommateurs et monétiser des contenants de façon à minimiser les frais d’investissements.

Auteur de l’article : EcoloBizz

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