L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) a donné le 11 juillet son feu vert pour l’expérimentation du cannabis thérapeutique dès 2020. Ce test en situation réelle est autorisé après avis du Comité Scientifique Spécialisé Temporaire (CSST). Cette structure avait été créée en septembre 2018 pour évaluer la pertinence et la faisabilité de l’utilisation thérapeutique du cannabis.
Pas de « joints sur ordonnance »
Dans le cadre d’une expérimentation, la prescription de cannabis thérapeutique sera possible début 2020 pour des patients en « impasse thérapeutique », a annoncé l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament) le 11 juillet. Concrètement, la prescription de produits à base de cannabis sera encadrée et limitée à une catégorie bien précise de patients. Il s’agit de ceux souffrant de certains formes d’épilepsie résistantes aux traitements, de douleurs neuropathiques non soulagées par d’autres thérapies, d’effets secondaires de chimiothérapies, de contractions non contrôlées dans la sclérose en plaques, d’autres pathologies du système nerveux central et pour les soins palliatifs.
Il n’est surtout pas question de prescrire des « joints sur ordonnance ». L’ANSM indique que les produits prescrits seront seulement destinés à être inhalés, sous forme d’huile ou de fleurs séchées, ou ingérées, sous forme de solutions buvables à partir de gouttes ou capsules d’huile.
La prescription initiale réservée aux médecins volontaires
Le CSST, comité de treize spécialistes présidé par le psychiatre et pharmacologue Nicolas Authier, a par ailleurs recommandé de réserver la prescription initiale de ces substances à base de cannabis aux médecins exerçant dans des centres de référence (centres anti-douleur, centres experts de la sclérose en plaques, etc.).
Ces médecins ne seront que des volontaires et devront suivre une formation spécifique en ligne, dont les modalités restent à déterminer. Ce n’est qu’une fois que les patients seront stabilisés que la gestion du traitement pourra redevenir plus « locale ». Un nouveau comité, au niveau national, devrait être créé pour gérer le tout. Si des prescriptions pourront être faites quel que soit l’âge des patients ou des patientes, ces dernières feront quand même face à des contre-indications en cas de grossesse ou si elles sont sous traitement contraceptif.
Reste à déterminer l’enveloppe budgétaire
Maintenant que le feu vert est donné pour l’expérimentation du cannabis thérapeutique, l’ANSM s’est engagée à préparer avec les différents services de l’Etat les modalités de sa mise en œuvre. Il faudra notamment apporter avant 2020 des modifications au code de la Santé publique qui régule le marché des substances stupéfiantes.
Le ministère de la Santé devra également déterminer l’enveloppe budgétaire allouée à l’expérimentation. C’est un point essentiel pour évaluer sa qualité et le nombre de malades qui pourront y participer.