Icône de la lutte climatique depuis 2019 à travers son mouvement « Fridays for Future », Greta Thunberg est de moins en moins impliquée dans les manifestations pour la protection de l’environnement. Elle défend davantage les causes politiques et humanitaires, notamment la guerre à Gaza. A-t-elle définitivement tourné le dos à l’écologie ?
Tout a commencé en 2018. Greta Thunberg fonde, à seulement 15 ans, le mouvement « Fridays for Future », qui a organisé chaque vendredi de grandes manifestations de lycéens pour le climat à travers le monde, avant d’être contrarié par le Covid. Ces rassemblements ont fait de l’adolescente suédoise la première véritable icône de la lutte climatique. Elle était devenue la coqueluche des médias, qui lui consacraient plusieurs articles par jour. La jeune fille était également invitée à de grandes tribunes, notamment à l’ONU et au Parlement européen.
Personnalité de l’année et Femme suédoise de l’année
En 2019, à 16 ans, Greta Thunberg a remporté le prix de la Femme suédoise de l’année et a été nommée par le magazine Forbes parmi les 100 femmes les plus influentes du monde. De son côté, le magazine Time lui a décerné le prestigieux titre de Personnalité de l’année pour « avoir tiré la sonnette d’alarme sur la relation prédatrice de l’humanité avec notre seul foyer », la Terre. Greta a été décrite comme « une Cassandre des temps modernes à l’ère du changement climatique » et une héroïne dont le travail a « inspiré d’immenses manifestations d’enfants » à travers la planète.
L’activiste accuse le capitalisme d’être à l’origine de la crise climatique
Son message sur la nécessité urgente de s’attaquer à la crise climatique imminente a été acclamé jusqu’à ce qu’elle s’attaque au capitalisme et à ses tentacules, à l’origine de la société de consommation et des gaz à effet de serre. L’adolescente a défini le capitalisme comme un système extrême fondé sur l’exploitation effrénée des personnes et de la planète. Elle l’a assimilé au colonialisme, à l’impérialisme et à l’oppression perpétrés par le Nord contre le Sud global pour accumuler toujours plus de richesses.
Greta Thunberg réclame la justice sociale
En s’attaquant au capitalisme, Greta Thunberg glissait de plus en plus de l’écologie à la lutte pour la justice sociale, soutenant les travailleurs contre les patrons. Elle a par exemple rendu visite à des grévistes de l’usine de pièces détachées automobiles GKN à Florence, en Italie. En élargissant son champ d’action au système capitaliste, la militante suédoise s’est attaquée aux intérêts des patrons, financiers et détenteurs des grands médias. Sans surprise, ces derniers se sont lancés dans des critiques en série contre la jeune fille, la traitant d’écologiste hystérique voire de complotiste. Certains ont même cessé de parler d’elle, comme le New York Times et le Washington Post, des journaux conservateurs.
Les médias mainstream la boudent pour s’être attaquée au capitalisme et à Israël
Mais la goutte d’eau qui a fait déborder le vase (vous l’imaginez aisément) est son combat humanitaire pour Gaza. Greta Thunberg a eu le toupet de dénoncer le génocide en cours à Gaza. Les médias mainstream l’ont aussitôt jetée aux oubliettes ou rangée dans la catégorie des indésirables, la traitant au passage d’antisémite. C’est le terme à la mode pour qualifier tous ceux qui demandent un arrêt des combats dans l’enclave palestinienne ou critiquent les crimes de guerre de l’armée israélienne.
Greta Thunberg fait partie de la Flottille de la liberté, qui a récemment mis le cap sur Gaza à bord du Madleen pour apporter de l’aide humanitaire à la population. Elle a été fortement moquée sur les réseaux sociaux par les soutiens de l’État hébreu. Aussi, ses amis écologistes l’ont abandonnée pour la plupart.
L’engagement politique prend de l’ampleur dans la vie de Greta Thunberg
Greta Thunberg a appris à ses dépens qu’on ne critique pas Israël….Mais la jeune dame (aujourd’hui âgée de 22 ans) ne compte pas se détourner de son engagement politique et humanitaire. Ce combat prend d’ailleurs plus de place dans sa vie, au point de reléguer la lutte climatique au rang de crise d’adolescence. Tout se passait comme si son esprit, désormais mâture, préférait l’action politique aux manifestations pour la planète. En tout cas, la fondatrice de Fridays for Future se montre de moins en moins dans des marches pour la protection de l’environnement.
Greta Thunberg a clairement changé de cap
Cependant, Greta n’a pas totalement tourné le dos à l’écologie. Selon elle, toutes les luttes se mènent de concert car liées les unes aux autres. « Il ne peut y avoir de justice climatique sans justice sociale », a-t-elle précisé. La jeune femme dit militer pour le climat pour protéger la nature, mais aussi pour le bien-être des humains. « Ces deux aspects sont étroitement liés », a-t-elle expliqué. Mais il est évident que Mlle Thunberg a clairement changé de cap. Et c’est son droit. Néanmoins, la lutte écologique n’a pas besoin d’une icône pour exister. Elle se poursuit avec l’engagement de tous les citoyens de la Terre, qui se soucient de sa santé et de l’avenir de l’humanité.