COP16 : il est venu le temps de passer des paroles aux actes

La COP16 sur la biodiversité s’est ouvert lundi en Colombie. Prévue se tenir jusqu’au 1er novembre, cette conférence doit faire un état des lieux de la biodiversité et un point des engagements pris il y a deux ans à Montréal. Pour Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, il est temps de passer des paroles aux actes.

La COP16 sur la biodiversité, l’une des trois COP avec celle du climat et celle sur la lutte contre la désertification, s’est ouvert lundi à Cali, en Colombie. Jusqu’au 1er novembre, les participants doivent dresser un état des lieux de la biodiversité et faire un bilan des engagements pris il y a deux ans à Montréal.

Des engagements pris à Montréal, il y a deux ans

En 2022, une feuille de route avait été adoptée afin de stopper et d’inverser d’ici à 2030 la destruction de la nature. Lors de cette COP15, les pays avaient promis de mettre en place une stratégie nationale pour la biodiversité avec plus de vingt objectifs mondiaux. Parmi lesquels la restauration de 30 % des écosystèmes dégradés, la protection de 30 % des terres et mers, la réduction de moitié des pesticides et la mobilisation de 200 milliards de dollars par an pour la planète.

Des promesses non tenues avant la COP16

Deux ans après ces promesses, seuls 29 pays sur 196 ont respecté l’engagement de soumettre d’ici la COP16 une stratégie nationale pour la biodiversité, et 91 ont soumis des cibles nationales. Aussi, seulement 8,35 % des mers et 17,5 % des terres sont considérées comme protégées à ce jour, selon des données de l’ONU. Il n’y a pas eu de réelles avancées puisqu’en 2022, ces taux s’élevaient respectivement à 8,16 % et 15,8 %.

Attention à un lot de catastrophes à venir

La COP16 sur la biodiversité de Cali se déroule donc sous le leitmotiv de l’action et du respect des engagements. « Il faut passer des paroles aux actes », a lancé dimanche le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, lors de la cérémonie protocolaire. Il a souligné l’urgence d’agir face à « la destruction de la nature » car celle-ci engendre un lot de problèmes : conflits, maladies, faim, pauvreté, inégalités, crise climatique et économique, dégradation du patrimoine culturel, etc.

La « biopiraterie » dans la ligne de mire d’António Guterres

Le chef des Nations Unies a appelé à lutter contre la « biopiraterie ». Ce terme nouveau désigne l’exploitation économique des richesses de la biodiversité sans partage des bénéfices avec les communautés qui les ont préservées. Selon António Guterres, il faut cesser de piller les pays en développement et faire en sorte que « ceux qui tirent profit de la nature contribue[nt] à sa protection et à sa restauration ».

Une COP16 sous haute surveillance

Le diplomate portugais a en outre loué l’engagement des peuples autochtones, « grands gardiens de la biodiversité dans le monde ». Il exhorte surtout à mettre « leurs connaissances au cœur de l’action en faveur de la biodiversité à tous les niveaux ». Et cela dès cette COP16 de Cali qui doit donner corps à l’accord de Kunming-Montréal. La conférence accueille de nombreux chefs d’États et ministres, ainsi que près de 15 000 négociateurs, militants d’ONG et journalistes. Environ 11 000 policiers et soldats colombiens ont été mobilisés pour la sécurité, face à la menace d’une guérilla qui a promis de faire de la rencontre un « fiasco ».

Auteur de l’article : Marie Foilpeau

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.