Au Pérou, l’exploitation minière expose la population et l’environnement à une grave pollution. La contamination aux métaux lourds provoque une hausse substantielle des maladies comme le cancer de la gorge et des ovaires. Les habitants ont beau s’être plaints, la situation ne change pas. En cause, la corruption de l’Etat.
Les métaux lourds sont de bons conducteurs d’électricité et de chaleur, ainsi que de bons réflecteurs de lumière. Au quotidien, ils servent dans divers domaines, dont l’électricité, l’industrie du luxe, la radiologie, la photographie, le bâtiment et l’automobile. Avec la transition écologique, la demande devrait doubler d’ici la fin de la décennie, notamment pour le cuivre, le nickel, le plomb et le zinc.
Le Pérou victime de sa richesse en métaux
Malheureusement, l’extraction de métaux lourds pose un gros problème environnemental. En effet, elle est source de pollution de l’air et de contamination de l’écosystème (eaux, sols, être vivants, etc.). Le Pérou vit ce drame depuis plusieurs années. Le pays est premier producteur mondial de cuivre, de zinc et d’argent. Il est aussi premier producteur d’or, de plomb, d’indium, de bore et de sélénium d’Amérique latine.
Dans beaucoup de villages situés à proximité d’une exploitation minière, les métaux lourds font des ravages. A Tintaya, village perché à 4 200 mètres d’altitude dans les Andes, des habitants ont dû fuir la zone à cause de l’extrême pollution des eaux et des sols due à l’extraction et au traitement du cuivre. Les cas de cancers (de la gorge et des ovaires, entre autres) se multiplient ces dernières années à cause des activités du groupe suisse Xstrata.
Malformations génétiques et bébés morts nés
De nombreux enfants souffrent aussi de troubles intestinaux et de maux de tête chroniques. Quant aux animaux, ils meurent par milliers à cause de la consommation d’une eau gazeuse et de couleur jaune. A Huarmey, une ville côtière, on compte lusieurs cas de contamination à l’arsenic. L’analyse de prélèvements d’urine montre que les taux d’arsenic s’élèvent jusqu’à 500 microgrammes, alors que le niveau maximal admissible dans l’organisme est de 20 microgrammes par litre d’urine.
Dans cette région, on ne compte plus les malformations génétiques et du fœtus, ainsi que les bébés morts nés. L’Esperance de vie a également décliné au fil des années. Comme traitement, les autorités proposent à la population de quitter les lieux…pour laisser la place aux mines. A ce jour, elles n’ont d’ailleurs pas encore officiellement décrété que la contamination aux métaux lourds provenait de l’exploitation minière.
Les géants miniers se défendent
Au mieux, le gouvernement se contente parfois de prendre en charge le transfert et les soins hospitaliers de victimes à la capitale Lima, qui subit d’ailleurs la pire pollution atmosphérique de toutes les villes d’Amérique latine. Face à l’inaction de l’Etat, les organisations de défense de l’environnement et des droits humains dénoncent une corruption institutionnalisée.
Pointés du doigt, les géants miniers se défendent de tout écocide et de toute pollution meurtrière. Glencore, notamment, s’appuie sur des études menées par des structures étatiques pour mettre en doute le lien entre son activité et la contamination des eaux aux métaux lourds. La compagnie minière assure aussi versé des centaines de millions d’euros chaque année pour faire face à d’éventuels problèmes.
Les ONG traquent les scandales environnementaux au Pérou
Malheureusement, les victimes ne voient pas la couleur de cet argent. Qui ment ou qui vole ? Personne ne le saura peut-être jamais. Mais les ONG poussent pour que l’industrie minière se responsabilise, en respectant les standards internationaux. Elles traquent aussi et surtout les scandales environnementaux et sanitaires au Pérou. En attendant que la situation s’améliore, un tiers de la population continue de vivre sous le seuil de pauvreté, alors que le pays ne manque pas de richesses.