La COP28, un écran de fumée au profit des lobbyistes des énergies fossiles ?

Une organisation internationale à but non lucratif  révèle un programme secret de mis en avant de projets pétrogaziers en marge de la 28e Conférence de l’ONU sur le climat qui s’ouvre ce jeudi 30 novembre 2023 à Dubaï.

Une tribune de réflexion pour la préservation du climat transformée en comité de promotion des énergies fossiles. Qui l’eut cru ? C’est pourtant ce que révèle le Centre for climate reporting (CCR) dans à une enquête publiée le 27 novembre dernier à propos de la COP28 ouverte à Dubaï à compter de ce jeudi 30 novembre.

Ce creuset de promotion du journalisme d’investigation à but non lucratif sur le changement climatique, affirme à travers un travail réalisé en collaboration avec la BBC, que les Émirats arabes unis envisagent de conclure avec d’autres gouvernements étrangers des accords pétrogaziers lors de ce rendez-vous censé lutter contre les combustibles fossiles.

Des projets commerciaux pétrogaziers

Le sultan Ahmed al-Jaber, président de la COP28 et par ailleurs patron d’ADNOC, la principale compagnie pétrolière nationale des Émirats arabes unis est cité comme une des principales parties prenantes de ces échanges portant sur « l’évaluation des opportunités internationales de GNL au Mozambique, au Canada et en Australie ».

Le CCR met à cet effet en avant quelques documents authentifiés parmi 150 pages de comptes-rendus de réunions préparatoires tenues par Al-Jaber entre juillet et octobre de cette année. « Au moins un pays a donné suite aux discussions commerciales évoquées lors d’une réunion », indique l’enquête citant des sources anonymes.

« Le sultan Ahmed al-Jaber occupe un certain nombre de postes parallèles à son rôle de président désigné de la COP28. C’est de notoriété publique. Les réunions privées sont privées et nous ne les commentons pas », a réagi l’équipe de la COP28, interpellée sur le sujet.

Quelle crédibilité à la COP ?

Bien que les organisateurs de la COP28 ne nient pas la tenue de réunions commerciales, ils mettent en cause l’authenticité des documents mentionnés par le CCR et la BBC. Ce ne serait pourtant pas la première fois que la grande conférence pour le climat est mise à contribution pour promouvoir des intérêts en porte-à-faux avec l’objectif de la rencontre.

Et pour cause, les acteurs des énergies fossiles – premiers ennemis du climat – sont de plus en plus présents à ce sommet. Ils auraient ainsi assisté plus de 72 000 fois aux négociations sur le climat au cours des 20 dernières années, selon un rapport de l’organisation Kick Big Polluters Out.

De quoi ulcérer certains acteurs de la préservation du climat.

Auteur de l’article : Lizz Thiam

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