Le secteur alimentaire, grand dépendant des énergies fossiles

L’alimentation nécessiterait jusqu’à 15% de la demande mondiale en combustibles fossiles, selon une étude inédite récemment divulguée par une alliance de fondations philanthropiques parmi les plus connues dans le monde, dont Rockefeller, Heinrich ou encore IKEA.

Il n’y a jamais eu de doute sur le fait qu’une réduction des émissions de Co2 passerait inévitablement par une certaine rationalisation de l’alimentation mondiale. On en sait désormais un peu plus sur les exigences de cette alimentation en termes de combustibles fossiles.

La Global Alliance for the Future of Food (GAFF) indique en effet, dans un nouveau rapport publié le 2 novembre, que la production, le transport et le stockage des aliments représentent au moins 15 % des énergies fossiles brûlées chaque année à travers la planète.

Cela représente l’équivalent de 4,6 gigatonnes de dioxyde de carbone. Cette quantité d’émission intervient tout au long du processus de consommation, de la production au conditionnement en passant par le transport.

Une tendance inquiétante

La transformation et le conditionnement alimentaires nécessitent ainsi 42% de combustibles fossiles, selon la GAFF. Soit quatre points de moins que la distribution et le gaspillage. La quantité de fossiles brûlée à l’étape de la production agricole impliquant notamment l’utilisation d’intrants est évaluée à 20%.

Ce chiffre est factuellement moindre que ceux relevés plus haut, mais pas plus rassurant, à en croire Patty Fong, directrice des programmes à de l’Alliance, citée par Le Monde.

« C’est sur cette étape que l’on voit le plus fort risque d’augmentation. Pour la transformation ou la distribution, il y a un potentiel de décarbonation avec l’électrification et le recours aux énergies renouvelables. En revanche, il y a une forte expansion de la pétrochimie pour la fabrication d’intrants chimiques et de plastique », indique-t-elle.

La COP28 comme tournant ?

La GAFF évoque à cet effet 164 milliards de dollars d’investissements prévus par le secteur pétrochimique rien qu’aux États-Unis pour la période 2016-2023. Cette étude représente la première du genre à propos de l’utilisation mondiale de combustibles fossiles tout au long de la chaîne d’approvisionnement alimentaire, de la ferme à l’assiette.

Les auteurs espèrent en servir afin d’amplifier le débat sur l’urgence de rompre avec les énergies fossiles afin de préserver la planète, lors de la COP28 prévue du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï.

L’Alliance propose plusieurs pistes de solution, dont l’investissement dans l’agriculture durable, la réévaluation des subventions aux producteurs de biogaz et de biocarburants, afin de sortir de la dépendance à ces énergies ultrapolluantes.

Auteur de l’article : Lizz Thiam

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