Eco-emballages : industriels et distributeurs se plient en quatre

 

Réduction drastique de la part des plastiques et amélioration de leur recyclabilité, emballages en carton ou réutilisables, retour du vrac en magasin : le monde de la grande distribution est passé à l’ère de l’éco-emballage. Sous la pression des consommateurs, tous les acteurs du secteur jouent désormais le jeu, et le gouvernement assume aujourd’hui une vision volontariste pour en finir avec les déchets plastiques.

Signé en 2019 par la quasi-totalité des distributeurs français sous l’égide du ministère de la Transition Ecologique, le Pacte National sur les emballages plastiques a fixé pour la première fois des engagements fermes et chiffrés en matière de lutte contre les déchets plastiques. Les objectifs du Pacte National sont ambitieux : 60% de plastiques recyclés d’ici 2022 et 100% d’emballages plastiques recyclés en 2025, contre seulement 29% en 2019.

Des démarches similaires se mettent depuis en œuvre un peu partout dans le monde, à commencer par l’Union Européenne, qui a lancé en 2020 son Pacte Plastique (aujourd’hui signé par 14 états membres). Mais au-delà d’un incontestable volontarisme politique, c’est l’ensemble de la filière de la distribution qui est en train de se préparer à une mutation à grande échelle en matière d’éco-packaging.

« Aujourd’hui, tout le monde joue le jeu », explique Antoine Daviet, le Directeur Marketing Produit de Trace One, une entreprise française spécialisée dans la mise en relation entre distributeurs et industriels. Selon lui, et sous la pression des consommateurs, la distribution et ses fournisseurs se sont désormais pleinement saisis de la question des emballages, et un mouvement irréversible s’est mis en route.

Industriels et distributeurs travaillent notamment sur la recyclabilité des emballages, mais également sur la mise en place de nouvelles filières de recyclage pour atteindre les objectifs fixés par le Pacte National sur les emballages plastiques, mais aussi et surtout l’ensemble de la réglementation mise en œuvre par le gouvernement. Le secteur de la distribution a effectué une véritable révolution copernicienne au cours des cinq dernières années pour « faire un état des lieux de la situation (recyclabilité des emballages, types de plastiques utilisés…), puis piloter le changement pour réduire les emballages plastiques ».

Charlotte Le Coz, Responsable Marketing Produit chez Trace One, va même plus loin et précise que ce sont de nouveaux métiers qui ont vu le jour ces dernières années, notamment en recherche et développement, pour prendre en compte ces évolutions, à l’image des ingénieurs en emballage. Selon elle, deux nouvelles tendances devraient encore se renforcer dans un avenir proche en termes d’éco-packaging.

Tout d’abord, les acteurs de la distribution, à commencer par leurs fournisseurs, travaillent désormais à « faciliter le tri des consommateurs », pour rendre la démarche de recyclage plus facile et plus efficace, en assurant notamment que tous les composants d’un même emballage soient recyclables ensemble. Mais le travail sur l’éco-packaging revêt également une dimension de plus en plus marketing pour les distributeurs : l’emballage est un « outil de différenciation » et les marques « doivent innover en permanence pour s’adapter aux tendances de consommation ».

Et Antoine Daviet de conclure en précisant que la crise sanitaire a encore accéléré ces mutations avec l’émergence de nouvelles préoccupations liées à la qualité de vie, au bien-être et à l’environnement. « On est à une époque où on cherche des solutions pour améliorer concrètement le modèle de la distribution », se réjouit-il.

Auteur de l’article : EcoloBizz

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