Le texte vu par l’exécutif comme une avancée majeure en matière de protection de l’environnement est diversement apprécié par l’opinion, la classe politique et les ONG. Le président de la République devra bien manœuvrer afin de pouvoir en tirer les gains politiques espérés en perspective de l’échéance électorale de 2022.
Le projet de loi climat et résilience a été présenté mercredi 10 février 2021 sur la table du Conseil des ministres. Même si des divergences subsistent au sein du gouvernement, cette étape aura été une simple formalité pour ce texte vendu par le président de la République comme gage de ses bonnes actions pour l’environnement, notamment en raison de son champ d’action qui concerne tous les domaines de la vie quotidienne. Sauf que les choses ne sont pas aussi simples. Car si la majorité s’enorgueillit d’un texte volumineux et aux incidences décisives pour l’objectif de réduction 40 % des émissions de gaz à effet de serre en France par rapport à 1990, les détracteurs du projet de loi sont nombreux et variés.
D’un côté, la droite qui estime les propositions trop contraignantes et potentiellement dommageables pour un certain nombre de filières. De l’autre, la gauche qui tance le texte gouvernemental, jugeant la plupart de ses mesures insuffisantes ou à portée limitée. Un troisième groupe, sans doute le plus critique, est constitué des écologistes et autres acteurs de la lutte pour la préservation de l’environnement. Selon ces derniers, la majorité des 65 articles contenus dans le projet n’a pas d’impact à court terme sur le climat alors que c’est maintenant qu’il faut agir pour faire bouger les lignes.
Course contre la montre du gouvernement
Dans ces conditions, l’examen du texte prévu en mars au parlement s’annonce houleux, indépendamment des amendements qui y seront apportés. Déjà, la Convention Citoyenne sur le Climat mise à contribution pour la rédaction du projet de loi se plaint que ses propositions aient été édulcorées par le gouvernement, en violation des engagements pris par Emmanuel Macron sur la question.
Il se pose dès lors la question de savoir dans quel état sera le texte une fois son examen terminé à l’Assemblée nationale. Toujours est-il que le gouvernement souhaite qu’il soit adopté au plus vite afin de le brandir tel un trophée lors de la campagne présidentielle à venir. L’enjeu pour Emmanuel Macron étant de reverdir son quinquennat qualifié de désastreux pour le climat par de nombreux observateurs.
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