Une usine émettant une colonne de fumée à Amsterdam (Pays Bas).

Baisse des émissions de CO2 : le coronavirus force la main aux économies mondiales

 

Le coronavirus pèse sur l’économie mondiale, avec comme corollaire inattendu une chute des émissions de CO2 en Chine et ailleurs. Mais cette bonne nouvelle pour l’environnement ne pourrait être que temporaire.

Les émissions chinoises de CO2 ont chuté de 25 %

Des avions cloués au sol, des ports à l’arrêt, moins de charbon consommé dans les centrales électriques, des raffineries de pétroles et les cokeries qui tournent au ralenti, des travailleurs confinés chez eux….Le coronavirus frappe de plein fouet les économies mondiales. Cette baisse des activités a entraîné une réduction de 15 % à 40 % de la production dans les principaux secteurs industriels. Conséquence : la planète peut à nouveau respirer, un peu.

En effet, ces quatre dernières semaines, les émissions chinoises de CO2 ont chuté de 25 % par rapport à la même période l’an dernier en raison de l’épidémie de coronavirus. Ce qui correspond habituellement à la reprise de l’activité économique dans le pays, après les congés du Nouvel An. « L’an passé, la Chine avait émis 800 millions de tonnes de CO2 sur cette même période », précise le Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA). Le virus aurait donc permis d’éviter 200 millions de tonnes de gaz à effet de serre.

La planète vise une baisse drastique de 45% des GES d’ici 2030 par rapport à 2010

Une goutte d’eau dans la mer ? Au regard des quelque 9,5 milliards de tonnes de CO2 qu’émet la Chine, oui. Cependant, 200 millions de tonnes de C02, ce n’est pas rien quand on sait que la France en émet autour de 450 millions de tonnes par an, ces dernières années.

La réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) permettra d’atteindre les objectifs de l’urgence climatique qui exige une baisse drastique de 45% d’ici 2030 par rapport à 2010.

Si l’épidémie de Coronavirus n’a sans doute pas fini de faire chuter les émissions de CO2, ses bénéfices sur l’environnement ne seront que temporaires. Les millions de tonnes d’émissions évitées pendant cette période pourraient être regagnées en un clin d’œil une fois celle-ci derrière nous. L’essentiel sera maintenant de tirer les leçons de cette crise sanitaire afin de changer la trajectoire de la planète.

Il faudra changer nos habitudes

Pour cela, Amy Myers Jaffe, du groupe de réflexion américain Council on Foreign Relations, invite les entreprises à multiplier le télétravail et les téléconférences comme elles le font actuellement. Ceci permettra peut-être de « faire sauter le verrou culturel » qui empêche des employés de recourir à ces technologies, estime-t-elle. « Une telle épidémie peut aussi susciter, chez certains, une défiance à l’égard des transports en commun. Sans doute qu’on se déplacera globalement moins, mais peut-être davantage en voiture. », ajoute Sandrine Mathy du Centre international de recherche sur l’environnement et le développement (CIRED).

En outre, Li Shuo, porte-parole de Greenpeace Chine, souligne que « L’épidémie du coronavirus est en partie due au fait que nous avons perdu un équilibre sain entre l’humain et la nature ». C’est pourquoi, « il ne faudrait pas rater cette opportunité de rétablir cet équilibre ».

Auteur de l’article : EcoloBizz

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