Initialement opposé au Nutri-Score, ce système simple de notation nutritionnelle des aliments basé sur cinq couleurs et cinq lettres, Nestlé a fini par l’adopter cette semaine. Le numéro un mondial de l’alimentation constate, malgré lui, que « C’est le système d’étiquetage nutritionnel préféré des consommateurs ».
Nutri-Score fait de plus en plus d’adeptes
Nestlé vient de rentrer dans le rang à la suite d’autres majors comme Mars. Après l’avoir combattu, le leader mondial de l’agro-alimentaire adoptera le code Nutri-Score, fondé sur cinq couleurs, du vert (le meilleur) au rouge (le moins bon) et cinq lettres (A, B, C, D, E) sur tous ses produits en Europe. Le groupe s’est rendu à l’évidence qu’il n’avait pas d’autres choix que d’apposer ce système sur ses produits. «C’est le système d’étiquetage nutritionnel préféré des consommateurs », a reconnu Pierre Alexandre Teulié, le directeur général des affaires publiques de Nestlé. Il ajoute : «Ils sont de plus en plus nombreux à faire confiance à Nutri-Score. En 2019, on en compte 19% de plus. Les adeptes sont désormais 10 millions de personnes. C’est énorme. On ne peut pas ne pas en tenir compte».
« Cela fait partie de toute une démarche de transparence totale »
Ainsi, la vitesse à laquelle les consommateurs de l’Hexagone ont adhéré au système Nutri-Score a forcé la main à Nestlé. Pour Pierre Alexandre Teulié «Cela fait partie de toute une démarche de transparence totale que réclament les consommateurs ». Dans ce contexte, les outils qui utilisent Nutri-Score ont évidemment le vent en poupe. «On le voit avec le succès d’une application comme Yuka dont l’essentiel des notations est fondé sur le Nutri-Score », concède encore le directeur général des affaires publiques de Nestlé. D’ailleurs, à ce jour, 116 marques portent le code Nutri-Score.
D’autres groupes encore réticents à adopter Nutri-Score
Nutri-Score est un système facultatif, conçu par le professeur Serge Hercberg. Ce système ne sera pas obligatoire tant que Bruxelles ne l’a pas fixé pour l’ensemble des pays européens. La question est à l’étude actuellement. Mais d’ores et déjà, la Belgique, le Luxembourg le Portugal et l’Espagne y sont favorables. L’Italie y est hostile. En France, l’adoption se fait au compte-goutte. Si beaucoup de grands noms de l’industrie agro-alimentaire l’ont immédiatement apposé sur leurs produits (Danone, Bonduelle, Marie ou encore Fleury Michon), d’autres ont longtemps défendu un autre système d’étiquetage, le « Evolved Nutrition Label » (Nestlé Mars, Unilever, Coca-Cola, PespsiCo et Mondelez). L’ENL propose un système de portions, propre aux entreprises. A chaque portion sa couleur, selon la teneur en gras, en sel et en sucre. Nutri-Score fait ses calculs et sa notation pour 100 grammes. Mars a été le premier major à renoncer à l’« Evolved Nutrition Label » (ENL) en mars 2018. Nestlé lui a emboîté le pas en novembre, sauf pour les produits commercialisés au Royaume-Uni et en Irlande.