L’agence sanitaire Anses a ordonné ce mardi le retrait du marché de tous les produits à base d’époxiconazole, un fongicide qui présente un « danger préoccupant » pour l’homme en raison de son « caractère perturbateur endocrinien ». Il est largement utilisé dans l’agriculture, notamment pour prévenir et traiter les parties aériennes des végétaux contre les champignons.
Ce mardi, l’Anses a décidé du retrait du marché de tous les produits à base d’époxiconazole. L’agence sanitaire présente ce fongicide comme « un danger préoccupant pour l’Homme et l’environnement » en raison de son « caractère perturbateur endocrinien ». L’époxiconazole, qui sert à prévenir et traiter les parties aériennes des végétaux contre les champignons, est utilisé en France sur environ 50 % des surfaces céréalières (blé, orge, seigle, avoine), et 70 % des surfaces de betteraves, a indiqué l’agence.
L’époxiconazole, un perturbateur endocrinien parmi tant d’autres
Cette substance était déjà suspectée d’être cancérogène et source de toxicité pour la reproduction humaine. C’est pourquoi, après l’adoption fin 2017 d’une nouvelle réglementation européenne sur les perturbateurs endocriniens, l’Anses s’était « autosaisie sans délai » pour l’évaluer sur cet aspect. « Un guide publié en juin 2018 au niveau européen établit les critères scientifiques pour dire si une substance active est perturbateur endocrinien ou non (…) Sur la base du nouveau guide, on peut établir et confirmer que (l’époxiconazole) est perturbateur endocrinien », a expliqué à l’AFP Caroline Semaille, directrice générale déléguée de l’Anses.
L’époxiconazole, dont environ 200 tonnes sont commercialisées chaque année en France, fait partie de ces potentiels perturbateurs endocriniens dans le viseur des ONG et associations de consommateurs. Ces composés chimiques présents dans de nombreux produits de consommation courante (jouets, tickets de caisse, plastiques, produits phytosanitaires) sont encore mal connus, souligne l’Anses. Pourtant, la liste des maux qui leur sont attribués est longue comme le bras (problèmes de fertilité, croissance, comportement, origine possible de certains cancers…).
Des alternatives s’offrent aux producteurs
L’Anses va maintenant notifier sa décision aux autorités européennes qui réévaluent en ce moment la toxicité de l’epoxiconazole et de 76 autres produits, afin de renouveler ou non leur commercialisation. Cette décision devrait être prise d’ici avril 2020. Pour Caroline Semaille « Il y a des alternatives de la même famille, les triazoles, et de nouvelles substances en cours d’évaluation au niveau européen ». Les producteurs ne devraient donc pas se faire du souci.