Violemment attaqués en début d’année dans une tribune signée par 124 médecins, les homéopathes ont choisi de répondre par la voix du président du Syndicat national des médecins homéopathes français (SNMHF), Charles Bentz, qui s’est exprimé samedi dans Le Figaro. L’occasion d’insister sur l’efficacité avérée des traitements d’homéopathie et sur les effets pervers que provoquerait le déremboursement.
Selon Charles Bentz, la tribune de 124 médecins niant les effets thérapeutiques de l’homéopathie et réclamant son déremboursement est d’abord choquante « par le ton et la virulence des signataires de la tribune » qui démontrerait du mépris à l’égard des « 30 millions de Français et des 20 000 médecins généralistes qui utilisent ou prescrivent des traitements homéopathiques, ces derniers étant qualifiés en creux de crédules ou de charlatans ».
Mais au-delà de ces critiques de forme, Charles Bentz souhaite avant tout démonter les deux arguments présentés dans la tribune des médecins opposés à l’homéopathie : l’inefficacité et le coût des traitements homéopathiques. Sur l’inefficacité, d’abord, M. Bentz rejette l’image véhiculée par les opposants qui présente l’homéopathie comme « dénuée de tout fondement scientifique ».
« L’homéopathie est un champ de recherche à part entière, dans lequel sont effectués des travaux rigoureux, qui répondent aux plus hauts standards. Ce sont ces travaux, notamment en recherche fondamentale, qui ont permis de démontrer à plusieurs reprises que des hautes dilutions ont bien une activité propre », affirme le président du SNMHF.
La scientificité de l’homéopathie a ainsi permis de démontrer « les preuves de l’intérêt de l’homéopathie dans la pratique médicale », notamment au travers du programme de recherche EPI3, effectué auprès de 825 médecins et 8559 patients sur un an, et qui a fait l’objet de 12 publications dans des revues scientifiques.
Ce programme de recherche « montre que les médecins généralistes formés en homéopathie traitent leurs patients, à niveau de sévérité égal, avec un bénéfice clinique comparable, tout en ayant recours grâce aux médicaments homéopathiques à moins de médicaments iatrogènes. Les patients ainsi pris en charge sont moins exposés aux effets secondaires, aux mésusages, ou encore à la dépendance médicamenteuse, ce qui présente un réel intérêt de santé publique en plus de permettre de réaliser, là encore, des économies pour la collectivité ».
Les traitements homéopathes seraient donc, selon M. Bentz, efficaces et rentables en termes de dépenses de santé publique. D’où un risque d’effet pervers en cas de déremboursement des traitements pris en charge (à hauteur de 30%) par l’Assurance maladie. « Ceux qui espèrent que le déremboursement permettra de faire des économies et de « rationaliser » les dépenses poussent au contraire vers des effets inverses, vus les reports de prescriptions inévitables vers des traitements plus chers… et plus risqués », regrette-il.
Une volonté de déremboursement selon lui d’autant plus absurde que l’homéopathie représente « seulement 0,29% des remboursements de médicaments en 2016. Ce coût est minime et démontre à lui seul que l’argument financier de ceux qui s’attaquent aveuglément à l’homéopathie ne tient pas ».