COP30 : le Brésil continue de se souiller avec Petrobras 

Alors que la COP30 se tient à Belém, au Brésil, du 10 au 21 novembre 2025, les ONG environnementales dénoncent l’autorisation accordée au groupe Petrobras d’exploiter plusieurs puits de pétrole à l’embouchure du fleuve Amazone. Pour les associations, c’est une preuve que le Brésil affiche une façade verte sur la scène internationale, tout en se souillant de pétrole sur son propre territoire. Elles appellent le président Lula da Silva à joindre les actes aux paroles.

La COP30, la 30ème Conférence des Parties sur le climat, se tient à Belém, au Brésil, du 10 au 21 novembre 2025. Cette ville a été choisie parce qu’elle est située à l’entrée du bassin amazonien, le poumon vert de la planète. Alors que cet événement débutait en début de semaine dernière, un scandale a secoué les médias et les réseaux sociaux. Des ONG environnementales ont dévoilé l’autorisation récente accordée au groupe Petrobras d’exploiter plusieurs puits de pétrole à l’embouchure du fleuve Amazone.

Petrobras obtient une licence pour forer un puits de pétrole au cœur de l’Amazonie

Début octobre, l’IBAMA, l’Institut brésilien de l’environnement et des ressources naturelles renouvelables, a accordé à Petrobras une licence pour forer un puits de pétrole dans le bloc 59, dans le bassin de Foz do Amazonas, à environ 500 kilomètres de l’embouchure du fleuve Amazone.

C’est la première licence délivrée par l’agence dans la zone dite de la marge équatoriale brésilienne, où se trouvent des dizaines de blocs de concession. Cette région abrite une grande richesse en biodiversité marine. Elle héberge également la plus grande bande continue de mangroves au monde et un vaste système récifal, vital pour les communautés autochtones et d’une importance écologique considérable pour l’océan Atlantique.

Petrobras avait pourtant échoué à obtenir une autorisation à trois reprises 

La compagnie nationale Petrobras et de grands groupes étrangers tentent d’explorer cette région depuis les années 1970. Mais les difficultés techniques et les risques environnementaux empêchent toute exploitation. Pour Petrobras, l’autorisation d’exploitation du bloc 59 avait été refusée à trois reprises par les techniciens de l’IBAMA, avant d’être accordée sous l’administration actuelle.

En plus de ce bloc, dix-neuf autres ont été mis aux enchères dans la région depuis juillet dernier. Face à ces potentielles concessions, des associations alertent contre un désastre écologique et social non seulement au Brésil, mais également en Guyane française proche.

Le Brésil montre une façade verte sur la scène internationale, mais se souille avec du pétrole sur son sol

Mariana Andrade, coordinatrice de la campagne Océans chez Greenpeace Brésil, a pointé l’hypocrisie du gouvernement brésilien. Elle estime qu’« à la veille de la COP30, le Brésil affiche une façade verte sur la scène internationale, tout en se souillant de pétrole sur son propre territoire ». La militante écologiste ne comprend pas que l’IBAMA autorise Petrobras à forer du pétrole au cœur même de l’Amazonie, alors que le monde se tourne vers cette région pour trouver des solutions à la crise climatique actuelle.

Daniela Jerez, conseillère juridique de Greenpeace Brésil, a indiqué pour sa part que « l’autorisation du Bloc 59 présente de graves lacunes, tant sur le plan procédural que sur le fond, et viole la Constitution, les traités internationaux et le droit environnemental » en raison des risques encourus.

Une zone classée « à risque maximal »

Greenpeace est d’autant remontée que des études internes font état de graves lacunes dans le plan d’urgence de Petrobras et de risques importants de marée noire dans une zone classée « à risque maximal » par les cartes de sensibilité environnementale aux hydrocarbures (SAO), qui recensent les régions sensibles aux hydrocarbures. De plus, des rapports relèvent l’extrême vulnérabilité des territoires quilombolas et des unités de conservation en cas de déversements de pétrole. Face à tous ces éléments, les ONG affirment qu’elles n’ont plus besoin de vaines paroles, mais d’actions concrètes. Elles appellent en particulier le président Lula da Silva à tenir enfin ses promesses écologiques.

Auteur de l’article : EcoloBizz

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