Alors que la COP30 débutait lundi aux portes de l’Amazonie, Lula da Silva a mis en garde contre les effets du changement climatique sur la faim et la pauvreté. Le président brésilien a appelé à plus d’actions en faveur de la lutte contre le réchauffement de la planète pour éviter une catastrophe humanitaire.
La 30ème conférence de l’ONU sur le climat, ou COP 30, s’est ouverte lundi à Belém, au Brésil, à l’embouchure de l’Amazone. À cette occasion, le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a alerté sur le changement climatique, déclarant qu’il est désormais une réalité tangible bouleversant des vies, fragilisant les économies et mettant à rude épreuve les sociétés les plus vulnérables. Il a surtout mis en garde contre les effets de ce phénomène sur la faim et la pauvreté.
À la COP30, Lula da Silva a mis en garde contre les conséquences du réchauffement climatique sur la faim et la pauvreté
Selon Luiz Inácio Lula da Silva, « le réchauffement de la planète pourrait plonger des millions de personnes dans la faim et la pauvreté, réduisant à néant des décennies de progrès ». Face à cette perspective, il estime que « les femmes, les personnes d’origine africaine, les migrants et les groupes vulnérables doivent être pris en compte dans les politiques d’adaptation ». En outre, le président brésilien a appelé à reconnaître et soutenir le rôle essentiel des territoires autochtones et des communautés traditionnelles dans les efforts d’atténuation.
Malheureusement, dit-il, les hommes préfèrent mettre leur énergie et leur argent dans les armes au lieu de financer la lutte contre le changement climatique. « Il est beaucoup moins coûteux de consacrer 1 300 milliards de dollars à la résolution de la crise climatique que de dépenser 2 700 milliards de dollars pour la guerre, comme ils l’ont fait l’année dernière », a souligné le chef de l’État brésilien.
La planète pourrait dépasser plus tôt que prévu le seuil de réchauffement de 1,5 °C
Par ailleurs, Luiz Inácio Lula da Silva a appelé le monde à infliger « une défaite décisive au déni climatique » et à des mesures plus rapides pour maintenir l’objectif de 1,5 °C en vie. Selon les scientifiques, la planète pourrait dépasser plus tôt que prévu le seuil de réchauffement de 1,5 °C, fixé par l’Accord de Paris sur le climat de 2015.
C’est pourtant la limite à ne pas franchir pour éviter les pires conséquences du dérèglement climatique. Parmi lesquelles les inondations, les sécheresses, les incendies et la faim. La COP 30 doit convaincre tous les pays de réduire rapidement et conjointement leurs émissions de gaz à effet de serre afin de ramener la température mondiale sous ce seuil dès que possible.
Washington n’a pas envoyé de négociateurs de haut niveau à la COP30
L’ONU a averti qu’aucun plan national ne peut résoudre seul le problème du réchauffement climatique et que nul pays ne peut supporter seul le choc économique des catastrophes qui amputent le PIB de plusieurs points. Si tout le monde doit faire des efforts, certains Etats pèsent dans la balance plus que d’autres en raison de leur puissance économique. C’est le cas des États-Unis, qui financent de nombreux programmes et ONG. Mais Washington a gelé plusieurs subventions cette année.
L’administration Trump, très climato-sceptique, n’a d’ailleurs pas envoyé de négociateurs de haut niveau à la COP30 et aurait décidé une nouvelle fois de se retirer de l’Accord de Paris. Sans l’Oncle Sam, il sera difficile de mobiliser les 1300 milliards de dollars annuels nécessaires pour aider les pays du Sud à s’adapter au changement climatique, provoqué en grande partie par les pays industrialisés.
