Le procès hors norme de cinq géants de l’automobile s’est ouvert lundi à Londres dans l’affaire du Dieselgate. Il vise à déterminer si ces industriels ont utilisé des dispositifs illégaux pour manipuler les émissions de NOx, un gaz nocif pour la santé et l’environnement.
Dix ans après les révélations, le scandale du Dieselgate continue d’envoyer des constructeurs devant les tribunaux. Le lundi 13 octobre s’est ouvert à Londres, au Royaume-Uni, le procès hors norme de cinq géants de l’industrie automobile — Ford, Nissan, Mercedes, Renault et Peugeot-Citroën — accusés de tricherie aux tests antipollution. La justice britannique veut déterminer si ces constructeurs ont, eux aussi (comme Volkswagen), équipé leurs moteurs diesel de dispositifs illégaux destinés à fausser les résultats des tests d’émissions de NOx, un gaz nocif pour la santé et l’environnement.
Le scandale du Dieselgate a éclaté en 2015 aux États-Unis
Pour rappel, le scandale du Dieselgate a éclaté en 2015 lorsque l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) a découvert que Volkswagen avait installé un logiciel capable de détecter les phases de test antipollution pour réduire artificiellement les émissions de ses véhicules.
Cette fraude, qui concernait 11 millions de véhicules, avait coûté au groupe allemand plus de 30 milliards d’euros en amendes, indemnisations et rappels aux États-Unis. Au Royaume-Uni, le constructeur a été condamné en 2020 à payer 193 millions de livres sterling grâce à un arrangement. Le nouveau procès à Londres ne vise plus seulement Volkswagen, mais aussi Mercedes, Ford, Renault, Nissan et Stellantis (Peugeot, Citroën).
Un procès qui devrait durer trois mois
La première journée d’audience a été consacrée aux arguments techniques des avocats des automobilistes concernés. Elle s’est achevée ce même lundi en fin d’après-midi. Mais le procès devrait durer trois mois, jusqu’à la fin de l’année, et se concentrera sur la responsabilité des constructeurs. Les cinq industriels visés ont rejeté toutes les accusations sur une utilisation de logiciels truqueurs, les jugeant sans fondements.
Ils assurent avoir respecté la réglementation en vigueur au moment de la commercialisation de leurs véhicules. « Les moteurs diesel du groupe ont toujours été conformes aux lois européennes », a juré Renault dans un communiqué. En juillet 2025, aux Pays-Bas, plusieurs marques du groupe ont été reconnues responsables de pratiques similaires, malgré leurs contestations.
Un procès requis contre Volkswagen en France, dans le cadre du Dieselgate
Pour ce nouveau procès au Royaume-Uni, les plaignants demandent environ 6 milliards de livres sterling, soit près de 7 milliards d’euros, afin de compenser les pertes subies, comme la baisse de la valeur des véhicules (pour la revente), la tromperie sur la pollution réelle et les inquiétudes liées à la santé.
Si la Haute Cour de Londres donne raison aux automobilistes, cette décision pourrait créer un précédent juridique majeur en Europe et motiver d’autres clients, dans d’autres pays européens, à ouvrir une procédure judiciaire. En France, un procès est déjà requis contre Volkswagen pour tromperie. Toutes ces affaires risquent de fragiliser encore plus le secteur automobile, déjà dans une mauvaise période.