Après un exercice précédent difficile, Bonduelle se relève peu à peu. Grâce à des choix stratégiques audacieux, le légumier a réduit ses pertes nettes à juin 2025, à 11,5 millions d’euros, contré 120 millions en 2023-2024. Il vise désormais un rebond de son ROC à 90 millions d’euros pour l’exercice 2025-2026.
Les nutritionnistes recommandent de manger cinq fruits et légumes par jour pour notre santé. Mais le premier producteur de légumes de France, Bonduelle, lui, va mal ces dernières années. Le groupe a enregistré une perte nette de 119 millions d’euros sur l’exercice 2023-2024. Alors qu’on le croyait perdu par la sécheresse économique, il se relève lentement mais sûrement.
« Nous sommes au rendez-vous »
Dans un communiqué publié le 26 septembre 2025, Bonduelle déclare une perte nette de 11,5 millions d’euros, un chiffre très inférieur aux près de 120 millions de pertes de l’année précédente. Au cours de cet exercice-là, le champion des petits pois et des haricots avait pâti d’une dépréciation d’actifs en Amérique du Nord, en dépit de ventes stables. « Nous sommes au rendez-vous », s’est réjoui Xavier Unkovic, le directeur général du groupe, lors de la présentation des résultats financiers. Le dirigeant note qu’« il y a eu beaucoup de travail pour mettre en place les fondamentaux » de ce « redressement » et qu’en 2026, son équipe sera arc-bouté « pour délivrer le rebond financier ».
Les ventes de Bonduelle en léger repli pour l’exercice écoulé
Bonduelle, qui possède les marques Bonduelle, Cassegrain et Globus, a enregistré pour l’exercice 2024-2025 des ventes en léger repli de 0,8 %, s’établissant à 2,2 milliards d’euros. Ces résultats sont notamment portés par l’amélioration de la performance aux États-Unis, où les plats préparés ont permis de compenser une activité un peu plus morose en Europe. Dans la zone Europe, qui représente près des deux tiers de son activité global, le groupe affiche un repli d’environ 4 %. Il est pénalisé par des baisses de prix et des pertes de volumes en MDD (les marques de distributeur, NDLR).
L’activité en Amérique du Nord progresse de 5%
Toujours en Europe, les ventes de produits frais progressent de 4 %, mais celles de surgelés et de conserves, qui représentent la moitié du chiffre d’affaires, sont en baisse respectivement de –1,6 % et de –4 %. Bonduelle note toutefois que les activités de conserves et surgelés ont nettement progressé dans le dernier trimestre. En Amérique du Nord, l’activité enregistre un retour à la croissance (+5 %), soutenue par la progression continue des solutions de repas complets (bowls). Ces produits affichent une croissance supérieure à 10 % en volume comme en valeur sur l’ensemble de l’exercice 2024-2025.
Bonduelle a pu préserver son ROC
Entre juillet 2024 et fin juin 2025, Bonduelle a pu préserver sa rentabilité, conformément à son objectif communiqué en début d’exercice. Sur la période, le résultat opérationnel courant (ROC) du groupe a progressé légèrement de 0,5% à 83,8 millions d’euros, soit un peu plus que les 82,2 millions d’euros attendus par le bureau d’études. Quant à la marge opérationnelle courante, elle s’inscrit à 3,8 %, en hausse de 60 points de base (0,60 point de pourcentage) comparé à l’année précédente en données publiées, et de 10 points de base (0,1 point de pourcentage) en données comparables.
L’exercice 2024-2025 représente la première étape du plan « Transform to win »
Dans son communiqué présentant ses résultats financiers, Bonduelle indique que les performances réalisées au titre de l’exercice écoulé sont parfaitement en ligne avec les objectifs de la première année du plan de transformation « Transform to win » dévoilé en octobre 2024. Ce programme décliné sur trois ans doit permettre, selon l’entreprise, « de créer les conditions d’une transition, puis d’un rebond et enfin d’une accélération de la performance ». L’exercice 2024-2025 représente la première étape.
Bonduelle optimiste, malgré un contexte de consommation qui restera « vraisemblablement sous pression »
En 2025-2026, Bonduelle entame la 2e année de son plan de transformation. Capitalisant sur le socle d’initiatives mises en œuvre pendant l’exercice écoulée, la société vise un rebond de la rentabilité opérationnelle courante à 90 millions d’euros en données comparables à fin juin 2026. Un objectif très ambitieux. Elle reconnait évoluer dans un contexte de consommation qui restera « vraisemblablement sous pression », mais prévoit « une croissance de l’activité à marques, une amélioration de la performance agro-industrielle, et une maîtrise des frais de structure ».
