La Commission européenne a adopté, mercredi 3 septembre, l’accord de libre-échange UE-Mercosur qui prévoit d’ouvrir sans entraves les marchés européens aux produits sud-américains et vice-versa. Au lendemain de cette décision, organisations agricoles, syndicats et associations ont réaffirmé leur opposition ferme au traité devant le Parlement européen à Bruxelles.
Comme attendu, la Commission européenne a adopté, le mercredi 3 septembre, l’accord commercial entre l’Union européenne (UE) et le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay). Pour contenter les opposants à ce texte controversé, elle a introduit des clauses de sauvegarde, qui laissent la possibilité de suspendre temporairement des importations en cas de déstabilisation d’une filière européenne.
Paris se satisfait de la version légèrement retouchée du texte
Pour la Commission européenne et les Etats membres de l’UE favorables au texte (comme l’Allemagne et l’Espagne), c’est un accord gagnant-gagnant ! La France, qui faisait pourtant partie des pays réticents, s’est dit satisfaite des garanties présentées par la Commission, en particulier les clauses de sauvegarde. Paris assure néanmoins qu’il va « analyser » ces clauses et en vérifier leur solidité pour le monde agricole. Les agriculteurs, eux, ne sont pas convaincus. La FNSEA, le puissant syndicat agricole français, a annoncé que la bataille n’est pas terminée. Elle prévoit des recours juridiques ainsi que des actions, comme une nouvelle mobilisation dans tout le pays.
Une manifestation à Bruxelles au lendemain de l’adoption de l’accord UE-Mercosur par la Commission européenne
Déjà au lendemain de l’adoption du traité de libre-échange par la Commission européenne, les organisations agricoles, syndicats et associations se sont rassemblés devant le Parlement européen à Bruxelles pour réaffirmer leur opposition ferme à cet accord. Ces opposants dénoncent les conséquences néfastes pour l’agriculture, l’environnement, le climat, la biodiversité, la santé, les droits sociaux et les droits humains. Ils relèvent d’abord que cet accord vise à favoriser les industries exportatrices européennes et le secteur agroalimentaire du Mercosur, au détriment des agriculteurs et agricultrices de petite et moyenne échelle en Europe et en Amérique latine.
Aucun garde-fou suffisant pour limiter les impacts sociaux, environnementaux et sanitaires
Les syndicats et les organisations critiquent également l’absence de mécanisme de plainte et de sanction permettant de rendre contraignant le chapitre sur le développement durable. De ce fait, il n’y a aucun garde-fou suffisant pour limiter les impacts sociaux, environnementaux et sanitaires liés à la mise en œuvre de ce traité.
Les agriculteurs et militants pointent en outre l’existence d’un mécanisme de rééquilibrage, qui permet désormais au Mercosur de demander des compensations en cas d’impact des législations européennes sur ses exportations. Cette mesure menace en particulier le règlement européen sur la déforestation, notamment celle de la forêt amazonienne, victime de la culture du soja.
L’accord UE-Mercosur attendu au Parlement européen d’ici début 2026
Face aux risques environnementaux, sociaux et sanitaires de l’accord UE-Mercosur, les citoyens et citoyennes d’Europe sont décidés à se battre jusqu’à leur dernière énergie. Pour eux, il n’est pas question d’accepter un commerce qui piétine l’environnement, les droits humains, notre souveraineté alimentaire et qui favorise le dumping social.
Aussi, considèrent-ils que le retrait de l’accord UE-Mercosur constitue le premier pas vers des accords commerciaux plus justes et des systèmes alimentaires durables. D’autres actions sont donc prévues 100 Place du Luxembourg pour continuer à interpeller les eurodéputés sur les failles du traité de libre échange UE-Mercosur. Celui-ci sera soumis au vote du Parlement européen d’ici la fin de l’année ou au début 2026.