Alors que la Ville de Paris et la France toute entière célèbrent le premier anniversaire des JO de Paris 2024, Vaires-sur-Marne s’interroge sur les bénéfices de cet événement sur son territoire. Cette petite commune a accueilli des épreuves de canoë-kayak à l’été dernier.
Depuis le samedi 26 juillet, la Ville de Paris célèbre le premier anniversaire des Jeux olympiques et paralympiques de 2024. Les célébrations, qui ont également lieu ailleurs en France, se poursuivront jusqu’à la fin de l’année, avec des moments phares prévus pendant le mois septembre.
Les communes s’interrogent sur les bénéfices des JO
Parmi ces moments clés figure la tournée du cheval doré Zeus, emblème de la cérémonie d’ouverture, à travers toute la France. Il y aura aussi des concerts, des projections, ainsi que des événements sportifs et culturels destinés à faire revivre la ferveur olympique.
Mais les festivités seules n’occupent pas les esprits. Pour les communes, cet anniversaire est aussi l’occasion de faire le bilan des Jeux, un an après que les lampions se sont éteints. Elles dressent l’héritage social, environnemental, infrastructurel et surtout économique de cet événement, en particulier celles d’Île-de-France.
Quel héritage pour Vaires-sur-Marne ?
Parmi ces communes qui s’interrogent figure Vaires-sur-Marne, la plus petite localité à avoir accueilli des épreuves olympiques lors des JO 2024, avec ses 15.000 habitants. Un an après la compétition, elle fait l’inventaire du legs, mais il est bien maigre. Pour rappel, Vaires-sur-Marne a accueilli les épreuves de canoé et d’aviron à la base nautique. Cette infrastructure a coûté 100 millions d’euros, dont seulement 11 pris en charge par l’Etat, selon Patrick Karam, vice-président à la Région Île-de-France en charge des îles de loisirs.
La base nautique nécessite déjà des travaux
Passée son heure de gloire, la base nautique a déjà besoin d’une vingtaine de millions d’euros supplémentaires pour refaire ses fondations, montées à la hâte pour être dans les délais des JO. Le site abrite actuellement les fédérations nationales d’aviron et de canoé-kayak, pour seulement 720.000 euros de loyers par an. « Un seuil de non-rentabilité » estime Patrick Karam. Les autorités de la petite commune souhaitaient combler le déficit en réservant le site aux touristes, mais les deux fédérations occupent l’ensemble des créneaux et ne les débloquent que 24 heures avant. Trop peu pour les privatiser.
Certains commerces de Vaires-sur-Marne ont fermé pour les vacances
En ville aussi, les rues ont retrouvé leurs airs désertiques, passés les innombrables défilés de visiteurs venus du monde entier. Même la Place de la République se montre bien silencieuse, hormis le 14 juillet dernier. Les 35 000 spectateurs qui venaient chaque jour à Vaires-sur-Marne pour assister aux épreuves de canoë-kayak ne sont plus là évidemment. En particulier les touristes australiens, irlandais et néerlandais très nombreux l’été dernier.
Les habitants ne se font pas d’illusion à ce sujet. Ils ne s’attendaient pas à voir déferler les touristes cette année, dans une commune qui n’a jamais été une destination touristique. Mais ils espéraient quand même un peu de gens dans la ville, surtout les commerçants qui comptent sur la période estivale pour équilibrer les comptes.
Vaires-sur-Marne peut se réjouir d’avoir accueilli les Jeux et fait parler d’elle
La fréquentation de certains commerces, comme Vaires Café, est retombée à son niveau habituel. Pour les acteurs économiques locaux, il n’y aura pas la hausse des recettes espérée. Certains préfèrent même partir en vacances. Comme les propriétaires du restaurant Le Rallye nautique, le plus proche du site de kayak et d’aviron de Vaires-sur-Marne. Ce lieu a fermé ses portes pour l’été, faute de clients.
Les JO n’ont donc aucun bénéfice réel. Cependant, la commune se satisfait d’avoir accueilli une édition des JO, car peu de villes ont eu ce privilège. Aussi, elle peut se réjouir d’être aujourd’hui connue car, avant les JO de Paris 2024, une immense majorité de Français n’avait jamais entendu parler de Vaires-sur-Marne. Les retombées économiques viendront peut-être avec le temps