La pollution atmosphérique nuirait aux capacités cognitives

La pollution atmosphérique ne nuirait qu’à notre système respiratoire. Elle impacterait aussi négativement nos capacités cognitives, et donc notre productivité et l’économie tout entière. C’est ce que révèle une étude de l’université de Birmingham parue le 6 février 2025 dans la revue Nature Communications.

Dès études ont largement documenté les effets néfastes de la pollution de l’air sur les systèmes cardiovasculaire et respiratoire. En revanche, on ignore encore tout des impacts sur notre cerveau. Une étude de l’université de Birmingham, parue le 6 février 2025 dans la revue Nature Communications, s’est intéressée au sujet.

Même une brève exposition aux particules fines peut représenter un danger

Selon ces travaux, la pollution de l’air aux particules fines nuit à nos capacités cognitives, et de facto à notre productivité et à l’économie tout entière. Les chercheurs britanniques estiment même qu’une brève exposition à des concentrations élevées de particules fines peut altérer la capacité d’un individu à se concentrer, à éviter les distractions et à interpréter leurs émotions.

Une expérience avec la fumée de la bougie pour évaluer l’impact de la pollution atmosphérique

Pour arriver à ces conclusions, les scientifiques ont exposé des volontaires à des niveaux élevés de pollution (via la fumée de bougies) ou à un air plus pur. Quatre heures après l’exposition, ils ont entrepris de tester leurs capacités cognitives, avant et après. L’évaluation a concerné la mémoire de travail (qui permet de stocker et d’utiliser des informations pendant une courte durée), l’attention sélective, l’attention soutenue, la reconnaissance des émotions et la vitesse psychomotrice.

L’attention sélective et la reconnaissance des émotions affectées chez les participants

A l’issue des tests, les chercheurs ont constaté que l’attention sélective et la reconnaissance des émotions ont été affectées par l’inhalation d’air pollué, mais pas la mémoire de travail. Ce qui suggère, selon eux, que certaines fonctions cérébrales sont plus résistantes que d’autres à une exposition à court terme à la pollution atmosphérique. Précisons que l’attention sélective permet de donner la priorité à une tâche plutôt qu’à une autre. Par exemple, dans le cas de courses au supermarché, elle permet de s’en tenir à sa liste plutôt que de céder à des achats compulsifs.

Des preuves convaincantes des effets négatifs de la pollution atmosphérique

Pour ce qui concerne la cognition socio-émotionnelle, elle sert à détecter et à interpréter les émotions, les siennes, mais aussi celles des autres. Elle est donc essentielle pour vivre en société. Dr Thomas Faherty, chercheur à l’Université de Birmingham et coauteur de l’étude, a déclaré que celle-ci « fournit des preuves convaincantes que même une exposition à court terme aux particules fines peut avoir des effets négatifs immédiats sur les fonctions cérébrales essentielles aux activités quotidiennes ».

Le besoin urgent d’adopter des réglementations plus strictes en matière de qualité de l’air

Pour sa part, le professeur Francis Pope, également coauteur de l’étude, affirme que « la mauvaise qualité de l’air nuit au développement intellectuel et à la productivité des travailleurs », mais également qu’elle a « des implications sociétales et économiques importantes dans un monde de haute technologie qui dépend de l’excellence cognitive ». Il souligne le besoin urgent d’adopter des réglementations plus strictes en matière de qualité de l’air et de mesures de santé publique pour lutter contre les effets nocifs de la pollution sur la santé du cerveau, en particulier dans les zones urbaines très polluées.

La pollution atmosphérique a d’autres effets néfastes sur la santé

Outre la détérioration des capacités cognitives, une précédente étude menée par l’Université Saint George et du King’s College de Londres a établi un lien entre les effets de la pollution de l’air et les cas de démence. Par ailleurs, un nombre croissant de travaux suggèrent une relation entre l’exposition à vie à un air de mauvaise qualité et un développement neurologique altéré ainsi qu’une incidence de maladies neurodégénératives. Comme la sclérose en plaques, les maladies d’Alzheimer et de Parkinson ou encore les troubles neuropsychologiques.

Auteur de l’article : EcoloBizz

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