Air Liquide a annoncé vendredi qu’il allait investir 50 millions d’euros dans une nouvelle chaîne logistique de conditionnement et d’acheminement de l’hydrogène le long de la Seine. Le nouveau site sera alimenté en hydrogène renouvelable par l’électrolyseur Normand’Hy en construction. Il contribuera à la décarbonation de l’industrie et de la mobilité en Normandie et en Ile-de-France.
Air Liquide, le géant français des gaz industriels, a annoncé vendredi dernier qu’il allait investir 50 millions d’euros dans une nouvelle chaîne logistique de conditionnement et d’acheminement de l’hydrogène le long de la Seine. Ce centre de conditionnement sera construit à proximité du projet Normand’Hy, à Port-Jérôme (Seine-Maritime), qui accueillera l’électrolyseur du groupe.
Air Liquide produit déjà de l’hydrogène décarboné avec deux unités existantes
Dans le bassin industriel entre Le Havre et l’Ile-de-France, Air Liquide produit actuellement de l’hydrogène décarboné avec deux unités existantes. La première, située sur son site de Port-Jérôme, est équipée du système Cryocap, qui permet de capter par cryogénisation plus de 90% du CO2 émis lors du procédé. La seconde, de type SMR (reformage de méthane à la vapeur), est implantée sur la plateforme de raffinage et de pétrochimie de TotalEnergies à Gonfreville L’Orcher (Seine-Maritime).
Un quart de la capacité de production dédié à la mobilité décarbonée
Le nouveau projet permettra de mettre en service des capacités de 200 MW, soit environ 30.000 tonnes par an d’hydrogène renouvelable. Il démarrera à partir du premier semestre 2026. Dans le détail, Air Liquide dédiera environ un quart de la capacité de production de son électrolyseur Normand’Hy à la fourniture d’hydrogène renouvelable pour la mobilité décarbonée sur l’Axe Seine. Cela équivaut à la consommation de 500 camions à hydrogène ou de 10 000 véhicules légers, précise le groupe.
Les trois autres quarts de la production seront consacrés aux besoins industriels de clients
Air Liquide anticipe une forte croissance du nombre de taxis hydrogène, de véhicules utilitaires légers et de bus roulant à l’hydrogène d’ici les prochaines années. C’est donc le moment de développer l’offre d’énergies vertes. Les trois autres quarts de la production seront consacrés aux besoins industriels de clients dans l’Axe Seine, dont les raffineurs, les producteurs d’engrais et les chimistes.
Une bonne partie sera fournie à TotalEnergies pour la décarbonation de ses opérations de raffinage. Pour les camions nécessaires à l’acheminement des volumes d’hydrogène, Air Liquide a signé un contrat de dix ans avec l’opérateur français HysetCo, dont il est actionnaire au même titre TotalEnergies et Toyota.
Une avancée concrète et déterminante de l’engagement d’Air Liquide en faveur de la mobilité décarbonée
HysetCo dispose actuellement d’une flotte de 700 véhicules en propre et d’une dizaine de stations de recharge en Ile-de-France. Ce spécialiste de la distribution d’hydrogène pour les véhicules devrait recevoir d’Air Liquide jusqu’à 3000 tonnes par an d’hydrogène, alors qu’il distribue annuellement un volume moindre de 400 tonnes.
Selon Emilie Mouren-Renouard, membre du Comité Exécutif du d’Air Liquide en Europe, cet investissement dans la chaîne logistique d’hydrogène renouvelable constitue une avancée concrète et déterminante de l’engagement du groupe en faveur de la mobilité décarbonée et de la transition énergétique.