Lhyfe et Elyse Energy ont annoncé jeudi une collaboration pour développer la production d’hydrogène vert et d’e-méthanol au port de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). Ce projet d’énergies renouvelables, qui pourrait nécessiter un milliard d’euros d’investissement, devrait démarrer d’ici fin 2026.
Les start-up françaises Lhyfe et Elyse Energy ont annoncé, le jeudi 10 octobre, une collaboration pour développer la production d’hydrogène vert et d’e-méthanol au port de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). Baptisé Green Coast, ce projet table sur une production annuelle de 150.000 tonnes d’e-méthanol à partir d’hydrogène vert. Il s’inscrit dans la démarche Loire Estuaire Décarbonation, soutenue par France 2030.
Lhyfe désignée pour le projet Green Coast à l’issue d’un AMI
Après un appel à manifestation d’intérêt (AMI) du grand Port maritime de Nantes Saint-Nazaire, Lhyfe a été sélectionnée fin 2023 pour conduire ce projet. La société nantaise de 200 salariés avait proposé de construire une unité industrielle d’une capacité de production de 85 tonnes maximum par jour d’hydrogène vert renouvelable et d’une capacité installée d’électrolyse de 210 MW. Elle a reçu pour cela une emprise foncière de 12 hectares au nord du terminal multivrac. Le site devrait entrer en service à horizon 2028.
Elyse Energy sollicitée par Lhyfe pour produire l’e-méthanol
Lhyfe s’est rapproché d’Elyse Energy début 2024 pour l’installation d’une usine de production d’e-méthanol, à partir de son hydrogène vert. La société lyonnaise a obtenu un terrain portuaire voisin de 8 hectares, juste à côté de celui de Lhyfe. Elle envisage une production de 150 000 tonnes par an d’e-méthanol sur ce site, à horizon 2028-2029, afin de combler les besoins d’un carburant maritime alternatif au diesel pour le transport maritime.
Elyse Energy approvisionnera en premier les bateaux
Elyse Energy, 80 salariés, utilisera un process de méthanolation. Ce dernier consiste à synthétiser l’e-méthanol en assemblant les molécules d’hydrogène et de dioxyde de carbone. Le nouveau carburant se forme avec une distillation en sortie, via un programme de captage et de séquestration du CO2. Une fois formé, l’e-méthanol servira au soutage des bateaux, notamment au port de Saint-Nazaire. Le reste de la production permettra de décarboner la mobilité et les industries locales, ou ira à l’export.
Plus de 300 potentiels gros navires à ravitailler
Il y aurait aujourd’hui 60 gros navires qui utilisent ce carburant et autour 270 autres en commande ou en construction dans les chantiers partout dans le monde. Selon Benoit Ducourt, l’un des fondateurs d’Elyse Energy, l’e-méthanol a une carte à jouer aux côtés du GNL et de l’ammoniac pour décarbonner le transport maritime. Le dirigeant note que « c’est un alcool simple à produire, avec des technologies matures » et que « sa consommation ne rejette pas de dioxyde de soufre ou de dioxyde d’azote ».
Lhyfe et Elyse Energy étudient la faisabilité financière du projet
Adrien Chazelas, responsable développement pour Lhyfe, précise pour sa part que l’ensemble des deux sites devraient représenter une centaine d’emplois directs et environ 300 emplois indirects. Mais il faudra d’abord franchir quelques étapes pour concrétiser le projet. Les deux entreprises travaillent actuellement sur la faisabilité financière. « Nous aurons sans aucun doute besoin d’un soutien financier public pour ce double projet », a fait savoir Adrien Chazelas. La prise de décision d’investissement devrait intervenir fin 2026 ou début 2027, après l’étape de concertation, de montage des dossiers et d’autorisation prévue en 2025.