À Marseille, haro sur les navires de croisière

Un groupe de militants écologistes s’est élevé, samedi, contre la présence de ces paquebots à visée touristique dans le port de Marseille.

Un coup d’éclat au profit de la planète. Dans un geste tant audacieux qu’inventif, des militants de l’organisation de préservation de la nature « Stop Croisières » ont littéralement fait barrage, samedi 21 septembre, aux navires de croisières dans la ville de Marseille.

Nombre de ces bateaux géants se sont en effet vus empêcher d’amarrer au port, à travers un mouvement de blocage initié par une vingtaine de militants installés dans douze canoës, selon le compte rendu délivré par l’AFP.

Parmi les navires empêchés d’atteindre le terminal du port, figuraient notamment AIDAstella (plus de 250 mètres de long) gérée par la compagnie allemande Aida ; le MSC World Europa, décrit comme le sixième plus grand paquebot au monde grâce à ses 2600 cabines et sa capacité de 6000 voyageurs.

Des rejets sans vergogne

Il en est de même du Costa Smeralda détenu par la compagnie italienne Costa Croisières. Autant de gigantesques engins – avec un poids atteignant généralement plusieurs tonnes – à l’impact environnemental désastreux.

Les sources de pollution rejetées dans l’air par ces bateaux vont en effet du dioxyde de carbone au dioxyde d’azote. À tel point qu’un seul paquebot de croisière peut s’avérer aussi pollueur qu’un ensemble d’un million de voitures, selon l’école de commerce et management spécialisée en développement durable, ESI Business School.

Marseille dont le port concentre une importante activité maritime en France accueille régulièrement ces bateaux de croisière, soit 2,5 millions rien que l’année dernière, à en croire les chiffres de l’observatoire du tourisme de la ville, cités par l’AFP.

Un éveil des consciences

Globalement, Marseille au même titre que Le Havre, compte parmi les villes les plus polluées d’Europe, selon l’ONG Transport et en Environnement.

Les activités maritimes en sont pour une grande part, avec 39% des émissions totales de dioxyde d’azote, soit seulement 6% de moins que celles des trafics routiers, d’après les données de l’organisme de surveillance de la qualité de l’air AtmoSud.

Tout cela révulse les écologistes, de plus en plus déterminés à impulser l’éveil des consciences à propos de ces méfaits environnementaux. De Venise à Amsterdam, plusieurs levées de boucliers ont ainsi été constatées ces dernières années contre les croisières.

Au grand dam des acteurs de cette industrie qui met en avant ces « efforts » pour la planète. Des efforts toutefois peu perceptibles jusqu’ici par les détracteurs.

Auteur de l’article : Lizz Thiam

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