L’industrie mondiale du café ploie sous l’effet du dérèglement climatique. De quoi faire grimper les prix.
Le café, l’une des boissons les plus consommées au monde, n’a jamais été aussi cher à se procurer. Depuis quelques mois en effet, les cours flambent, dépassant allègrement les 5.000 dollars la tonne. Il en est ainsi de l’arabica, café de référence en termes de goût, cédé à 5.800 dollars la tonne.
Son cousin le robusta, plus rustique, mais constituant tout de même 30% de la consommation mondiale, a lui franchi la barre des 5000 dollars/tonne. Il n’avait jamais été cédé à plus de 2.500 dollars la tonne depuis 13 ans.
Il en résulte de fait, un assèchement du marché mondial à cause notamment de l’incapacité du secteur à satisfaire une demande sans cesse croissante, malgré cette situation de flambée des coûts. En cause, la menace du réchauffement global sur les plantations.
Les récoltes déraillent
Avec la forte intensité des perturbations climatiques, c’est toute la chaîne de production qui s’en trouve affectée. Au Brésil et en Colombie, deux des principaux bassins producteurs, les pluies deviennent de plus en plus imprévisibles et les sols s’appauvrissent.
Les conditions ne sont pas meilleures dans les hautes terres africaines, en Éthiopie, berceau de l’arabica, une variété à la fois fragile et exigeante. Les plantations sont en effet contraintes de descendre en altitude afin d’échapper à la montée des températures.
De quoi impacter négativement les surfaces cultivables. Le cas récent le plus problématique pour la production caféière reste cependant le typhon Yagi à l’origine de plus de 230 morts au Vietnam depuis son passage sur place.
L’impératif de s’adapter
Dans ce pays d’Asie du Sud-Est situé sur la mer de Chine méridionale, autre poids lourd du robusta, plus de 210.000 hectares de cultures ont été emportées par le cyclone tropical dont les dégâts restent à déterminer.
« Jusqu’ici les surfaces augmentaient grâce au robusta et notamment grâce au Vietnam« , déplore Guillaume David, chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), interrogé par BFMTV.
Face à ces aléas climatiques appelés à se multiplier, l’industrie rivalise d’initiatives afin de ne pas couler et surtout réduire l’empreinte carbone de cette boisson si prisée. La chicorée, décrite comme beaucoup moins chère et plus durable, émerge un peu partout à travers le monde.
Les autres substituts potentiels comprennent : le café d’orges, le sarrasin torréfié, le thé ou encore le smoothie.