Paul Watson, le fondateur de l’ONG Sea Shepherd

Groenland : Paul Watson toujours pas sorti d’affaire

Paul Watson, le fondateur de l’ONG Sea Shepherd, restera en prison au Groenland jusqu’au 5 septembre. C’est la décision prise par le tribunal de Nuuk, le jeudi 15 août 2024. Le militant canadien, qui risque une extradition vers le Japon, est accusé par Tokyo d’avoir endommagé un baleinier nippon en 2010.

Douche froide pour les activistes et les soutiens du fondateur de Sea Shepherd. Le tribunal de Nuuk, capitale du Groenland, a décidé de maintenir Paul Watson en prison jusqu’au 5 septembre prochain, en attendant que le ministère danois de la Justice se prononce sur son extradition.

Paul Watson risque 15 ans de prison au Japon

Paul Watson a été arrêté le 21 juillet au Groenland, territoire autonome danois de l’Arctique, à bord de son navire. Il menait une nouvelle campagne contre un navire de chasse de baleine. Le militant écologiste a été interpellé sur la base d’un mandat d’arrêt international de Tokyo, qui l’accuse d’avoir blessé des marins et endommagé un baleinier japonais en 2010.

Un des derniers Etats à pratiquer la chasse à la baleine, avec l’Island et la Norvège, le Japon réclame l’extradition de Paul Watson pour le juger. L’ancien officier de marine encourt une peine d’emprisonnement de plus de 15 ans et une amende de 500 000 yens (plus de 3 000 euros). Ses défenseurs souhaitent lui éviter la prison, perçue comme un arrêt de mort en raison de son âge (73 ans).

Son avocate dénonce « un harponnage judiciaire du Japon »

« On veut éviter absolument cette extradition parce qu’on sait que s’il est extradé au Japon, il n’en ressortira pas vivant », a déclaré Lamya Essemlali présidente de Sea Shepherd France. Julie Stage, l’une de ses avocats, juge ce maintien en détention inacceptable pour quelqu’un qui n’a fait que défendre les animaux, alors que les pirates et les trafiquants de tout acabit écument les mers.

Julie Stage fulmine particulièrement contre le juge et la procureure, qui ont refusé de regarder des enregistrements vidéo prouvant l’innocence de son client dans l’incident du baleinier nippon en 2010. Elle dénonce « un harponnage judiciaire du Japon », qui « n’a pas de preuves » contre Paul Watson ». En outre, l’avocate exhorte le ministère danois de la Justice à « rejeter la demande d’extradition dès que possible ».

Paul Watson inquiet pour ses deux petits garçons

En attendant, Julie Stage demande que son client soit placé dans un hôtel sous surveillance policière. Mais la procureure Marialil Khatil, qui craint une évasion comme celle de 2012 en Allemagne, a rejeté sa requête. Paul Watson, lui, s’inquiète plutôt pour ses deux petits garçons, qui « avaient plus besoin de lui que le Japon n’a besoin de sa vengeance ». Il a aussi appelé la justice danoise à ne pas se laisser instrumentaliser par le Japon, et à rejeter ses preuves « falsifiées ».

Le fondateur de Sea Shepherd, qui vit en Hexagone, n’a pas manqué de témoigner sa gratitude envers ses soutiens français dans une interview pour Le Parisien, publié le dimanche 18 août 2024. « Je suis très reconnaissant envers la France », a-t-il déclaré. En Hexagone, plusieurs manifestations ont été organisées début août pour réclamer la libération du militant écologiste. Une pétition a également été lancée.

Des politiciens appellent à la libération de Paul Watson

Intitulée « Emmanuel Macron doit demander la libération de Paul Watson », cette pétition a recueilli plus de 746 000 signatures à ce jour sur la plateforme MesOpinions. Dans une lettre adressée à Copenhague, 73 politiciens de dix pays ont également exhorté à libérer immédiatement l’activiste environnemental. Au Danemark, les mêmes appels se multiplient, mettant le gouvernement dans une situation inconfortable.

Auteur de l’article : EcoloBizz

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