Infections nosocomiales : bientôt un vaccin contre les pathogènes à Gram

Face à la forte augmentation des infections nosocomiales ces dernières années, le besoin de découvrir de nouveaux antibiotiques efficaces se fait de plus en plus pressent. Nosopharm, une startup nîmoise de biotechnologie, annonce heureusement la mise au point d’un vaccin contre les agents pathogènes à Gram, responsables de 60% de ces infections.

Selon la dernière enquête quinquennale de Santé publique France (SpF), les infections nosocomiales ont bondi de 14,7% en Hexagone, entre 2017 et 2022. Cette hausse des cas est en grande partie due à l’épidémie de Covid-19, qui constitue un terreau favorable à la progression des entérobactéries et augmente les hospitalisations.

Une montée de l’antibiorésistance dans le monde

Les autorités de la santé notent en parallèle une montée de l’antibiorésistance, c’est-à-dire de la résistance aux antibiotiques chez les bactéries. En particulier les agents pathogènes à Gram (négatif et positif), responsables de plus de 60% des infections nosocomiales. Actuellement, aucun traitement ne donne un résultat satisfaisant. Or, le nombre de victimes de l’antibiorésistance devrait passer d’1 à 4 millions d’ici la fin de la décennie.

Noso-502, un antibiotique first-in-class contre les infections nosocomiales

D’où le besoin urgent de découvrir de nouveaux antibiotiques efficaces. Surtout des remèdes dotés d’un nouveau mécanisme d’action pour prendre au dépourvu les superbactéries. Nosopharm, une startup nîmoise de biotechnologie innovante, annonce heureusement le développement d’un puissant vaccin contre ces agents pathogènes. Il s’agit de Noso-502, un antibiotique first-in-class destiner à traiter les infections nosocomiales, même les plus graves. Il a été développé à partir de Photorhabdus et Xenorhabdus, deux nouvelles bactéries du sol dotées d’un grand potentiel pharmacologique.

Succès des tests en laboratoire

Nosopharm a effectué des tests BPL (Bonnes Pratiques de Laboratoire) sur un large panel de souches sauvages Gram positives et Gram négatives. Selon les résultats publiés par l’entreprise pharma en juin 2022, le composé a montré une grande efficacité contre les agents pathogènes à Gram négatif de la famille des enterobacteriaceae, tels que E. coli et K. pneumoniae. Ces superbactéries ont une plus forte incidence dans les infections nosocomiales, telles que les infections urinaires sévères, la septicémie et la pyélonéphrite aiguë.

Un antibiotique issu de la nouvelle famille des odilorhabdines

Pour les espèces à Gram positif, Nosopharm a détecté une puissante activité contre les staphylocoques. Ce vaccin Noso-502 est le premier candidat préclinique d’une nouvelle classe d’antibiotiques, les odilorhabdines (ODL). Ces peptides cationiques ont la capacité d’inhiber la transcription bactérienne grâce à un nouveau mécanisme d’action. En effet, une fois injectés, ils se lient à la petite sous-unité des ribosomes bactériens sur une zone inexploitée. Puis, ils établissent des contacts avec l’ARN et tuent les bactéries en interférant avec le décodage de l’information génétique.

Place aux essais cliniques chez l’Homme

Encouragé par les résultats positifs du test en laboratoire, Nosopharm a lancé l’étape des essais cliniques chez l’Homme. La startup prévoit de signer de nouveaux partenariats stratégiques publics et privés, ainsi que de réaliser un nouveau tour de table pour boucler cette dernière phase décisive. Pour atteindre ses objectifs, l’entreprise peut compter sur la French Tech Health20. Ce programme qu’elle a intégré en 2023 vise à accompagner les startups françaises évoluant dans le domaine de la santé.

Auteur de l’article : EcoloBizz

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