En France, le marché du luxe de seconde main gagne du terrain. Selon une étude Ipsos, près d’un tiers des Français ont acheté un produit de luxe en seconde main l’année dernière ou comptent en acheter bientôt. Ils le font évidemment pour des raisons économiques et écologiques.
Depuis quelques années, le marché de la seconde main se fait une place au soleil dans le sillage du troc, du système D ou encore de la brocante. Il parvient même à démocratiser des secteurs élitistes comme le luxe. En effet, les grandes marques proposent de plus en plus de produits de seconde main à leur clientèle. Ainsi, Chanel, Hermès ou encore Yves Saint Laurent vendent aujourd’hui ce genre de produits à des prix 40% inférieurs à ceux du neuf. De quoi attirer davantage de clients.
Un tiers des Français séduit par le luxe de seconde main
Selon une nouvelle étude Ipsos sur le rapport des Français à l’achat de luxe de seconde main, 17 % de nos compatriotes ont acheté des produits de luxe de seconde main au cours de l’année passée et 13 % ont l’intention de le faire. Ce qui représente au total près d’un tiers des Français actifs. Selon Valérie-Anne Paglia, directrice grands comptes Luxe chez Ipsos, qui s’exprimait dans le magazine Elle, ce pourcentage « n’est pas énorme », mais ça montre bien que c’est « un circuit d’achat au même titre que les autres et qu’il a gagné en légitimité».
Accès aux produits destinés à une clientèle aisée
Valérie-Anne Paglia relève que les jeunes générations contribuent énormément à cette progression de la seconde vie. Pour ces jeunes, qui ont un rapport ambivalent au luxe (entre attraction et répulsion), les produits de seconde main représentent le chic, l’intelligent et le durable. En effet, ils ont accès aux grandes marques de luxe et cela à petit budget. Aussi, dans ce contexte inflationniste, acheter un article précieux à prix bas revient à acheter malin. On retient donc que les jeunes n’ont plus besoin de se ruiner pour obtenir des produits normalement destinés à une clientèle privilégiée.
L’achat du luxe de seconde main, un moyen alternatif d’investir
Par ailleurs, les objets de luxe sont considérés comme intemporels et indémodables car s’inscrivant dans le temps et l’histoire. En outre, ils constituent un moyen alternatif d’investir. Autrement dit, il s’agit d’une valeur refuge dans laquelle on investit sachant que la valeur des produits va rebondir avec le temps. Enfin, le luxe de seconde main se veut responsable, donc respectueux de l’environnement. En achetant de l’occasion, on consomme moins pour le bonheur de la planète.
Le risque de contrefaçon avec la seconde main
Dans le secteur du luxe, le neuf reste toutefois privilégié sur certains articles comme les bijoux (bagues, chevaliers, etc.). Il représente avant tout un critère social et peut parfois marquer une grande étape de la vie. Aussi, les clients perçoivent souvent la seconde main comme un risque : le risque d’acheter de la contrefaçon. Pour contrer les faussaires, les marques revendeuses mettent en place des contrôles qualité afin de s’assurer de l’authenticité des produits. Certaines grandes maisons choisissent également des partenaires ou distributeurs agréés.