De Beers annonce avoir été sollicitée par Amazon Web Services pour le développement de son réseau quantique. Sa filiale Element Six se chargera de produire des diamants synthétiques qui serviront à fabriquer des répéteurs plus stables.
Pour la création d’un puissant réseau quantique
Amazon Web Services (AWS), la division cloud du géant américain de l’e-commerce, signe un partenariat avec Element Six, une filiale du groupe diamantaire sud-africain De Beers spécialisée dans la production de gemmes de laboratoires. Cet accord vise la production de diamants synthétiques afin de développer le réseau quantique d’Amazon. Ce réseau permettra aux ordinateurs quantiques de communiquer plus efficacement entre eux.
Actuellement au cœur des ambitions des géants mondiaux de la tech, les ordinateurs quantiques sont annoncés comme la prochaine révolution dans l’informatique. Ces machines seront capables d’effectuer certains calculs des millions de fois plus vite que le plus rapide des superordinateurs. Elles ne reposent pas sur les systèmes binaires qui portent toute notre technologie numérique actuelle. Elles exploitent plutôt le principe de la physique quantique, qui veut qu’une particule subatomique soit dans deux endroits à la fois.
Les diamants serviront à fabriquer des répéteurs
Dans cet esprit, les ordinateurs quantiques fonctionnent en qubits et non en bits. Ce qui signifie qu’ils peuvent non seulement prendre la valeur 0 ou 1, mais aussi tout ce qui se trouve entre les deux. Cette particularité les rend des millions de fois plus puissants et rapides. Le partage des informations entre ordinateurs quantiques se fait par l’intermédiaire d’un réseau de fibres optiques, le long duquel sont placés des « répéteurs » qui amplifient les signaux.
Amazon Web Services compte utiliser les diamants de synthèse d’Element Six pour fabriquer ces répéteurs de signal afin de relayer les informations stockées dans les qubits. L’entreprise préfère les diamants synthétiques aux diamants naturels parce qu’ils contiennent peu d’atomes défectueux et donc d’imperfections indésirables. Element Six développe et fournit ces supermatériaux synthétiques pour des usages industriels, mais aussi pour Lightbox, la marque de bijoux fantaisie de sa maison-mère De Beers.
Plus stables que les répéteurs traditionnels
Pour produire ses diamants de synthèse avec un petit nombre d’impuretés, Element Six utilise un processus baptisé « Disposition Chimique en phase Vapeur » (CVS) consistant à appliquer des couches successives d’atomes de carbone dans un réacteur. C’est l’une de ses deux méthodes de production avec la HPPT (haute pression, haute température), caractérisée par une cristallisation en 3D à partir de poudre de carbone.
Les pierres de laboratoire que produit Element Six offriront une transmission plus stable que les répéteurs traditionnels, en raison de leur dureté. Pour son projet, Amazon Web Services (AWS) a besoin d’un très grand nombre de diamants synthétiques afin de faire fonctionner son réseau quantique de façon optimale. Element Six promet de produire jusqu’à 2 millions de diamants par an grâce à sa nouvelle usine américaine. Elle se fera accompagner sur ce projet par le Center for Quantum Networking d’Amazon Web Services.