L’île du sud-est de la Chine voit les déchets plastiques envahir son territoire au nom des mesures contre la pandémie. Alors que la ville ne recycle traditionnellement qu’une infime partie de ses tas d’immondices.
On s’en doutait dès le début que la planète ne serait pas épargnée par la lutte contre le Covid. Hong Kong nous en donne une illustration. Dans l’ancienne colonie britannique sous administration chinoise, c’est le chaos en matière environnementale. Les déchets plastiques sont désormais à perte de vue dans plusieurs contrées de la ville.
Aux sources de ce tableau inquiétant pour la nature, figure la politique « zéro Covid » mise en place par l’État central pour venir à bout de la pandémie. Notamment depuis l’apparition sur place du variant Omicron fin janvier. Elle consiste à un isolement systématique des cas contacts dans des centres spécialement conçus pour l’occasion. De façon à éviter tout développement de cluster susceptible de mettre à mal les efforts sanitaires gouvernementaux.
Du plastique à n’en plus finir
Problème, les outils utilisés tout au long de la chaîne sont tous ou presque en plastique à usage unique. Autrement dit, ces produits dérivés du pétrole – combustible fossile par excellence – qui jonchent les océans et autres plages avec d’énormes conséquences sur l’environnement. Il en est ainsi des gants, des chapeaux et des blouses en polyester mis à la disposition des agents de santé. Les récipients de la nourriture servie aux personnes en isolement ne sont guère épargnés, ainsi que les dispositifs de protection de plusieurs appareils utilisés en isolement, dont les télécommandes et les oreillers.
Au final, le plastique est présent partout. Et cela accroît le phénomène des déchets plastiques à Hong Kong, une ville très peu connue pour sa tendance au recyclage. Seulement 11% des déchets étant recyclés, à en croire les données gouvernementales citées par Reuters. La même source indique que les officiels, conscients du problème, invitent les uns et les autres à privilégier autant que faire se peut des moyens de lutte contre le Covid en respect avec l’environnement.
De possibles alternatives
La tonalité d’un tel message laisse hélas peu de place à un changement de comportement. Tant le plastique est omniprésent dans le quotidien de la ville à l’instar de nombreux pays dans le monde. Il est pourtant moins efficace que le carton par exemple dans la lutte anti-Covid, ainsi que le fait remarquer Nathalie Gontrad, ingénieure à l’Inra, dans les colonnes d’Usbek & Rica. Le virus étant plus résistant sur ce genre de surfaces. Elle plaide pour des alternatives à partir du coton, du tissu et même du bioplastique.