Les Nations unies se sont accordées mercredi sur le principe de la mise en place d’un traité mondial contre la pollution plastique. Le document pour lequel les tractations vont commencer plus tard cette année devrait contribuer à la fin de l’usage de ce produit nocif pour l’environnement.
C’est une décision historique, sur le plan du symbole à tout le moins. L’assemblée pour l’environnement de l’ONU a sanctionné, mercredi 2 mars, le principe de la rédaction prochaine d’un traité destiné à lutter contre le plastique. Un engagement d’autant plus fort qu’il n’a fait l’objet d’aucune objection lors des débats organisés en marge des travaux de l’Assemblée de l’ONU pour l’environnement en cours au Kenya.
Les Nations unies ont d’ailleurs décrit l’accord comme le plus important depuis celui ayant scellé les négociations de la COP de Paris en 2015. Tant il suscite de l’optimisme à travers ses différents points.
Contrainte juridique
L’un d’entre eux concerne son caractère juridiquement contraignant vis-à-vis de tous les pays signataires. Son champ d’intervention devrait également intégrer le cycle de vie complet du plastique. C’est-à-dire sa conception, la production des emballages dérivés ainsi que les déchets qui en découlent. De quoi faire nourrir chez l’ONU un certain espoir quant à l’éradication du plastique, ainsi que l’a déclaré Inger Andersen, directrice exécutive de l’agence de l’ONU sur l’environnement.
C’est que le plastique obtenu à partir de produits issus du pétrole entre autres est un véritable fléau pour l’humanité et l’ensemble de la planète. Les conséquences de l’utilisation des sachets et autres emballages plastiques, surtout ceux à usage unique, encore très peu recyclés (moins de 10% selon l’OCDE) sont largement documentées par les rapports scientifiques successifs sur le climat depuis plusieurs années. Ils sont en effet actuellement responsables de 3,5% des émissions de Co2 de la planète, à en croire l’OCDE.
Objectif 2024
Les raisons pour en finir avec le plastique ne manquent donc pas. Mais il demeure un hiatus quant à la réalisation de cet objectif. Notamment à cause de l’économie que cette filière génère pour les firmes pétrolières responsables de sa production. À cela s’ajoute une potentielle résistance de la part des géants des biens de consommation tels que Unilever, Coca-Cola et autres dont les produits sont emballés dans des contenants plastiques.
Fort heureusement, ces entreprises ont convenu de la nécessité de ce pacte, il y a quelques semaines. Reste pour le comité créé à cet effet par l’ONU à œuvrer au rapprochement des différents points de vue. L’échéance de 2024 a été fixée pour la mise en place du document.