Le constructeur automobile de Détroit prévoit de faire avancer sa production de véhicules propres. Un enjeu à la fois économique et écologique.
General Motors (GM) souhaite se convertir à l’électrique plus rapidement que prévu. C’est en tout cas ce qu’a affirmé sa patronne, Mary Barra, mercredi 2 février, lors de la publication des résultats trimestriels du groupe. Cela suppose un raccourcissement des délais de construction des voitures de ce segment d’avenir, de façon à pouvoir en livrer 400 000 en Amérique du Nord cette année, selon les prévisions de l’entreprise. Ce qui serait un bond significatif par rapport à 2021 qui a vu les ventes s’établir à moins de 25 000 aux États-Unis. Une contre-performance due à la pénurie mondiale de semi-conducteurs qui a fait perdre à GM sa place de meilleur vendeur de véhicules sur le territoire américain depuis des décennies au profit du Japonais Toyota.
L’entreprise mise notamment sur les réservations qui se multiplient pour ses différentes déclinaisons électriques. Sa camionnette GMC Hummer en a ainsi enregistré 60 000, contre 110 000 pour la Silverado, à en croire Mary Barra. L’entreprise va par ailleurs profiter de l’engouement du public pour les modèles électriques pour mettre sur le marché d’autres modèles, dont la Cadillac VUS Lyriq vendu à 60 000 dollars.
Bonnes perspectives
Au total, ce sont 35 milliards de dollars que General Motors va consacrer aux véhicules électriques cette année. Cette enveloppe initialement prévue sur une période allant à 2025, devrait couvrir la construction d’une nouvelle usine de batteries électriques et la mobilisation de celle du Michigan pour les besoins de la Chevrolet Silverado et de la GMC Sierra.
Pour soutenir un tel investissement, la firme de Détroit table sur des perspectives radieuses pour l’année en cours, avec un bénéfice net compris entre 9,4 et 10,8 milliards de dollars, selon le Wall Street Journal. En supposant qu’il n’y ait pas d’accroc majeur, à l’image de celui relatif aux semi-conducteurs l’année écoulée et dont GM a le plus pâti parmi les constructeurs automobiles américains.
L’électrique plébiscité
Pour autant, cette situation regrettable pour les chaînes d’approvisionnement entre autres, n’a pas empêché les constructeurs automobiles de réaliser globalement de solides bénéfices en 2021. Notamment en ce qui concerne les voitures électriques plébiscitées par le public et le Wall Street. Ces automobiles non polluantes étant considérées comme l’avenir de la filière. À tel point que Tesla, longtemps locomotive de ce segment, voit sa place lui être de plus en plus disputée.
Comme quoi, l’écologie peut parfaitement se marier aux impératifs économiques.