Les autorités ont ordonné le 7 août dernier la destruction d’au moins 500 000 tonnes de betteraves dans les régions du Grand Est et des Hauts-de-France. En cause, la présence dans ces plantes d’un herbicide non-homologué par l’Union européenne.
Catastrophe dans la Marne et les Ardennes. La grande majorité des agriculteurs de ces deux départements de l’est de la France ainsi que ceux du nord comme l’Aisne vont devoir faire l’impasse sur quelque 500 000 tonnes de leurs betteraves. Ainsi que l’ont ordonné le ministère de l’Agriculture et les services préfectoraux concernés afin d’éviter un scandale écologique et potentiellement alimentaire de grande ampleur.
Et pour cause, les plantes identifiées ont été contaminées à une substance toxique, mais dont les conséquences sur l’écosystème végétal restent encore inconnues. Le Marquis, produit en cause, est bien connu des agriculteurs pour ses propriétés de désherbage. Mais il se trouve que malheureusement, deux lots de cet herbicide commercialisé par la firme israélienne Adama, contiennent dans des proportions anormalement élevées, des éléments chimiques proscrits dans l’Union européenne, selon les constats du ministère de l’Agriculture.
Origine connue
Parvenir à déterminer l’origine exacte de cette telle contamination reste actuellement le grand défi des différentes parties impliquées, notamment Adama qui a par ailleurs admis sa responsabilité dans cette situation. La seule piste qui se dégage pour l’instant selon les autorités françaises serait liée à une contamination intervenue lors du processus de conditionnement du produit dans les entrepôts israéliens.
En attendant de plus amples explications qui devraient jaillir des enquêtes en cours, les betteraviers concernés – environ 300 à terme – ont été priés de procéder à la destruction de leurs champs en respect du principe de précaution. Près de 5 000 hectares de terre sont notamment concernés. Le motif est compréhensible, mais la situation n’en demeure pas moins dure pour les agriculteurs. Car cela met en péril environ 1,5 % de la production nationale dans un contexte déjà difficile.
La jaunisse puis le gel
En effet, ces derniers mois, les champs de betteraves français ont dû faire face à un virus de la jaunisse d’une rare virulence. L’épidémie qui a touché la quasi-totalité du pays a fait drastiquement chuter la production nationale de 2020, causant des pertes de rendement chiffrées à 280 millions d’euros pour les betteraviers. À cela est venu s’ajouter en avril dernier, des épisodes de gel tout aussi dévastateurs pour les plantations. D’où le désarroi de nombre d’agriculteurs quant à la présente contamination à l’herbicide. Les discussions sont en cours pour aboutir à des indemnisations.