Le géant pétrolier et gazier prévoit de mettre un terme à l’utilisation de l’huile de palme en 2023. La fin d’un bras de fer engagé par les écologistes contre cette huile végétale dont la production participe de la déforestation.
Total va bien abandonner l’huile de palme, mais pas tout de suite. L’entreprise du CAC40 engagée depuis quelques mois dans un processus écolo non sans critiques de la part de ses détracteurs a décidé de tourner la page de cette huile végétale à l’horizon 2023. Ainsi que l’a annoncé son PDG, Patrick Pouyanné le 3 juillet dans un entretien à la Provence. La décision qui concerne l’ensemble des raffineries du groupe intervient quelques semaines après son changement de nom. Depuis mai, Total se fait en effet appeler TotalEnergies afin de marquer sa stratégie pro-climat fondée sur un basculement vers les énergies renouvelables.
Sauf que cette transition ne va assez vite au vu de l’urgence climatique. Ce qui provoque l’agacement des défenseurs de l’environnement. Ces derniers ont récemment accentué la pression sur la firme pétrolière en demandant à la justice de lui retirer l’autorisation d’exploitation de l’huile de palme dans sa bioraffinerie de La Mède. L’huile provenant en grande partie d’Asie est décriée pour sa production extrêmement nuisible à la forêt. D’où son retrait par la France de la liste des biocarburants à travers une loi votée en 2019.
Décision contrainte
Mais cette législation, Total l’a longtemps foulée aux pieds en important dans cette raffinerie des Bouches-du-Rhône plus de 300 000 tonnes d’huile de palme par an. Le produit est notamment requalifié exprès en « résidus » d’huile de palme afin de bénéficier d’avantages fiscaux de la part du gouvernement. La découverte du pot-au-rose avait soulevé il y a trois ans un tollé au sein de l’opinion. Six associations de défense de l’environnement dont Greenpeace, avaient ensuite décidé de porter l’affaire devant la justice afin de contraindre le pétrolier à abandonner l’huile polémique.
Les plaignantes n’auront pas gain de cause sur ce point précis, mais l’avis du Conseil d’État intervenu en février les conforte en confirmant l’exclusion de l’huile de palme de la liste des biocarburants. Mieux, le tribunal administratif de Marseille également saisi d’une plainte a sommé le 1er avril, Total de publier une nouvelle étude d’impact concernant l’huile exploitée dans la raffinerie de La Mède. Quant à l’État, il lui a été demandé d’exiger une limite claire à l’entreprise.