Le pays en mal de couvert forestier à cause de l’exploitation du cacao entre autres, est engagé dans un projet ambitieux de reboisement national depuis la forêt classée de la Téné.
Ce n’est pas une option, mais une nécessité. C’est ainsi que le ministre ivoirien des Eaux et forêts, Alain Richard Donwahi, plante le décor de l’immense défi que constitue pour le pays, la reforestation. Depuis peu, la Côte d’Ivoire s’est engagée à sauver ce qui encore l’être de son couvert végétal. Pour l’année en cours, l’initiative « un jour, 50 millions d’arbres » a été instaurée en mai pour encourager toute la pollution à cette tâche. Ce projet fait partie d’un plan global à décliner sur dix ans et pour lequel l’État en partenariat avec le privé, prévoit d’investir 616 milliards de FCFA. Preuve s’il en fallait de l’étendue de la dégradation forestière dans le pays et de la prise de conscience des autorités sur la question.
La Téné, le laboratoire national
Décidées à prêcher par l’exemple, les autorités s’emploient elles aussi activités de reboisement. L’équipe d’agents des Eaux et forêts mise à contribution à cet effet est réunie dans la forêt de la Téné. Située dans la ville d’Oumé, à 250 km de la capitale Abidjan, cette zone abrite sans doute aujourd’hui ce qui constitue l’une des dernières forêts du pays. Et c’est certainement pourquoi l’État a décidé d’en faire son laboratoire anti-déforestation. Chaque jour, des dizaines d’hommes en uniforme sont appelés à mettre en bouture des plantes de teck, de samba et autres arbres dans cet immense territoire de 30.000 hectares. Pour l’opération de reboisement national, tous les plans partent de la Téné pour ensuite essaimer le reste du pays.
Forêts mortes
Et la mission apparaît pour le moins ardue. Et pour cause, la Côte d’Ivoire semble perdre sa végétation à une vitesse éclaire. Des 234 forêts classées dont disposait le pays au lendemain de son indépendance, très peu sont encore préservées aujourd’hui. La faute à une culture du cacao de plus en plus intense, mais également au réchauffement climatique. De 16 millions d’hectares il y a 60 ans, la superficie de la forêt ivoirienne ne représente plus que deux millions actuellement, selon un expert interrogé par l’AFP. La situation est si préoccupante que les autorités craignent une disparition de tout le patrimoine forestier du pays à l’horizon 2035 si rien n’est fait pour arrêter le massacre.