Une étude des organisations de défense de l’environnement lève le voile sur la responsabilité du secteur financier du Royaume-Uni dans les émissions de CO2 du pays. Des chiffres qui pourraient compromettre les efforts des gouvernants en matière de réduction d’empreinte carbone à néant.
Une finance royale encore trop peu verte. Au Royaume-Uni, les acteurs financiers sont dans le collimateur des organisations de préservation environnementale. Ces dernières dont WWF et Greenpeace accusent dans un nouveau rapport, les banques et gestionnaires d’actifs entre autres, de contribuer davantage que l’ensemble du pays aux émissions de gaz à effet de serre. Les chiffres révélés par les ONG font notamment état d’un rejet estimé à 805 millions de tonnes de la part des mis en cause. Soit près du double – 1,8 fois plus précisément – des émissions enregistrées dans le reste du pays. C’est plus que les émissions de l’Allemagne et du Canada, relèvent les auteurs du rapport qui appellent l’État britannique à agir au risque de mettre en péril ses objectifs d’atteinte de la neutralité carbone à l’horizon 2050. Un objectif qui relèverait selon le document, d’une utopie s’il ne tient pas compte de l’action du secteur financier sur le climat. D’autant que le secteur de l’assurance non moins polluant n’a pas été pris en compte.
La City visée
L’Étude qui intègre 15 banques et 10 gestionnaires d’actifs installés au Royaume-Uni vise la City sans la nommer. Le quartier ultra huppé de Londres est connu pour abriter l’essentiel des institutions financières du pays. Certains de ses acteurs ont donc logiquement très vite réagi à la divulgation de cette étude. À l’image de la City of London qui met en avant les bons points de la capitale britannique dans de nombreux classements sur les champions des initiatives vertes. UK Finance indique pour sa part que le secteur des prêts reste mobilisé aux côtés du gouvernement britannique pour l’atteinte des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. L’association rappelle à cet effet la mise en place en avril dernier de la Net Zero Banking Alliance regroupant plus de 160 structures gestionnaires d’actifs afin d’accompagner l’État dans ses ambitions d’empreinte carbone.
L’initiative reste toutefois très peu convaincante pour nombre de défenseurs du climat. À l’image de WWF et Greenpeace qui regrettent que certaines institutions bancaires et financières s’adonnent à du greenwashing sous couvert de nobles ambitions écologiques.
Ce n’est pas la première fois que la finance britannique est pointée du doigt pour ses émissions de CO2 ces derniers mois.