Des activistes de l’ONG chargée de la défense de l’environnement ont partiellement reverdi un appareil de la compagnie aérienne, vendredi 5 mars 2021. Une initiative destinée selon eux, à démontrer la supercherie de l’État français dans sa politique de lutte pour le climat.
Air France a eu droit à une opération coup de poing des militants de Greenpeace vendredi dernier. Neuf activistes ayant échappé à la vigilance de la sécurité de l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle à Roissy se sont rendus sur le tarmac. Objectif : un appareil de la compagnie française qu’ils ont réussi à peindre partiellement en vert. L’opération s’est déroulée en l’absence de passagers à bord de l’avion. Elle aura duré une bonne dizaine de minutes avant que les forces de l’ordre n’interviennent.
Les acteurs de cette initiative militante disent vouloir exposer le décalage entre le discours officiel et les actions réellement entreprises par l’État dans le cadre de la lutte pour la préservation de la planète. Le choix d’un avion est d’autant plus significatif que Greenpeace prône depuis plusieurs années une meilleure régulation du trafic aérien, proportionnellement aux objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre à travers le monde.
Contre le greenwashing
Toute chose qui ne semble pas être une priorité pour l’État français, à en croire l’ONG. Elle relève en effet que le gouvernement d’Emmanuel Macron se contente de quelques mesures éparses et sans impact sur la préservation du climat. Cette manœuvre dite du greenwashing est précisément illustrée par le projet de loi climat et résilience vendu par l’exécutif comme une initiative phare du quinquennat en cours en faveur de l’environnement, selon Greenpeace.
Le document de 65 articles, censé verdir le quotidien des Français et ainsi contribuer aux objectifs de réduction de gaz à effet de serre, n’en finit plus de faire parler. La Convention citoyenne pour le climat – ses inspirateurs – et le Haut conseil pour le climat dénoncent un projet aux contenus édulcorés. Pareil du côté des ONG de défense de l’environnement qui y voient une initiative sans mesure d’envergure en faveur du climat. Tous les regards sont désormais tournés vers les parlementaires appelés à débattre du texte depuis ce 8 mars avant son adoption. Beaucoup espèrent en effet que l’Assemblée nationale procède à des amendements significatifs dans le cadre de ses prérogatives.
Les neuf militants de Greenpeace, accusés entre autres, de dégradations en réunion, trouble au fonctionnement d’installation aéroportuaire, seront jugés le 18 juin prochain.