La startup Lhyfe a posé, le 25 septembre 2020, la première pierre de son unité d’hydrogène « vert » aux pieds des éoliennes de Bouin, en Vendée. Alimentée en électricité par ce parc, cette installation produira ses premiers kilos d’hydrogène en 2021.
Un investissement de 6 millions d’euros
Dans la foulée du plan hydrogène du gouvernement, présenté le 8 septembre dernier, un premier site de production de ce gaz vertueux va sortir de terre en Vendée. En effet, la start-up nantaise Lhyfe (créée en 2017) et des représentants des collectivités locales, entreprises et industriels impliqués dans le projet, ont posé samedi la première pierre d’une unité située aux pieds du parc éolien de Bouin. Ce dernier, opérationnel depuis 2003, comprend huit éoliennes pour une puissance installée de 19,5 MW. Lhyfe investit 6 millions d’euros dans ce projet pilote comprenant 700 m2 de bâtiments industriels et 200 m2 de bureaux, qui abritent le centre de R&D.
Avec un premier électrolyseur, une machine de 100 tonnes et de 3 mètres de haut, le site commencera à produire ses premiers kilos d’hydrogène vert en mai 2021, à raison de 300 kilos d’hydrogène par jour. Ce qui suffira à satisfaire la consommation de 700 voitures à hydrogène. Mais cette capacité va doubler à partir de l’été 2021 puis tripler, promet Lhyfe. « Le projet a été conçu dans cette perspective », assure Matthieu Guesné, le fondateur de la jeune pousse nantaise.
Des bus et des véhicules de collectivités à alimenter en premier
L’usine de Bouin fournira d’abord en hydrogène vert, les premières stations existantes dont celles de Challans, de La Roche-sur-Yon (sur l’ex-usine Michelin), financées par le Sydev (syndicat énergétique de la Vendée) et celle du Mans (Sarthe), installée en lien avec l’Automobile club de l’Ouest. « Cette unité a vocation à alimenter une première ligne de bus ainsi que des véhicules de la collectivité (bennes à ordures ménagères, etc.). Elle sera également ouverte au grand public », précise-t-on chez Lhyfe. A terme, l’entreprise entend dupliquer sa technologie éprouvée à Bouin sur d’autres sources d’énergie renouvelable. Elle aurait actuellement une quarantaine de projets en portefeuille.
Un gaz existant sous plusieurs formes
Pour rappel, l’hydrogène vert, à base d’électrolyse, se différencie de l’hydrogène gris, bleu et turquoise. Le gris s’obtient à partir d’énergies fossiles (hydrocarbures) et son C02 n’est pas capturé ou séquestré. Le bleu est à base d’électrolyse alimenté par l’électricité décarboné ou à base d’énergies fossiles. Mais cette fois le CO2 rejeté est capturé ou séquestré de manière pérenne pour être réutilisé de manière éco-responsable.
Quant au turquoise, il est fabriqué avec du méthane. L’hydrogène est ici isolé par pyrolyse, en produisant du carbone résiduel sous forme solide, qu’il faut stocker de façon pérenne. Il y en outre un hydrogène naturel, encore plus vertueux. Mais les technologies et la connaissance manquent actuellement pour son exploitation industrielle, même si des tentatives ont lieu dans le monde.