Un champ de choucroute.

Grand Est : du jus de choucroute pour produire du biogaz et des déchets ménagers pour la fabrication des M&M’s

 

La région Grand Est multiplie les initiatives pour la production d’énergies renouvelables afin de se mettre totalement à l’énergie positive à l’horizon 2050. C’est dans ce cadre que deux sites alsaciens, l’un au nord de l’Alsace et l’autre au sud de Strasbourg, utilisent des déchets ménagers pour la fabrication des M&M’s et du jus de choucroute pour obtenir du biogaz.

« donner une seconde vie au jus de choucroute, jusqu’alors considéré comme un polluant »

La région Grand Est multiplie les initiatives pour la production de biogaz à partir de jus de choucroute, autrefois considéré comme un polluant. A Krautergersheim, au sud de Strasbourg, est produite 70 % de la choucroute consommée en France. Au milieu des champs de choux, cueillis à l’automne, se dresse la station d’épuration du bassin de l’Ehn, exploitée par Suez. Elle s’est spécialisée dans le traitement des jus de choucroute très corrosifs, dont l’épandage est interdit.

Cette station traite annuellement 30 000 m3 de jus de choucroute et les transforme en biogaz. La matière première est collectée auprès de 8 producteurs locaux. « Notre usine est unique en France, voire même en Europe, explique Alphonse Koenig, le président du syndicat mixte du Bassin de l’Ehn. Elle permet aux huit producteurs de choucroute de la région, tous situés dans un rayon de cinq kilomètres, de donner une seconde vie au jus de choucroute, jusqu’alors considéré comme un polluant ».

L’énergie produite par le site couvre 80 % de ses besoins et la chaleur récupérée sert à sécher les boues d’épuration. Chaque année, 5 000 MWh sont produits en tout, soit l’équivalent de la consommation énergétique annuelle de 2 200 Français, et près de 2 200 de tonnes d’émissions de CO2 évitées.

8 720 tonnes de CO2 évitées par an au nord de Strasbourg

Au nord de Strasbourg, à Schweighouse-sur-Moder, dans la banlieue d’Haguenau, les déchets ménagers des habitants servent ici à la fabrication des célèbres bonbons M&M’s. Auparavant produite à partir de chaudières à gaz, la vapeur utilisée pour faire fondre le chocolat est désormais issue de la combustion des déchets dans l’unité de valorisation énergétique (UVE) voisine, exploitée elle aussi par Suez. Un réseau de chaleur de 1,3 km permet de connecter les deux usines.

Ce procédé permet d’ assurer 90 % des besoins de vapeur de l’usine Mars Chocolat, de réduire dans le même temps ses émissions de gaz à effet de serre de 60 % et ainsi de s’aligner avec la volonté du groupe d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2040. Au total, l’UVE produit 100 000 mégawattheures chaque année pour approvisionner l’usine Mars, le papetier à proximité et l’usine Schaeffler d’équipements industriels. Cela permet d’éviter l’émission de 8 720 tonnes de CO2 par an.

Auteur de l’article : EcoloBizz

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