La fonte de la Mer de Glace illustre de façon spectaculaire les conséquences du réchauffement climatique en France et dans les Alpes. Emmanuel Macron, qui s’est rendu jeudi matin sur les lieux, a pu constater de ses propres yeux, le recul de ce célèbre glacier, victime de la hausse des températures.
« Je n’imaginais pas une fonte aussi rapide, c’est impressionnant »
Emmanuel Macron se trouvait jeudi matin sur la Mer de Glace, mastodonte pétrifié qui serpente au pied du Mont-Blanc (4.809 m) dont la fonte accélérée est devenue emblématique des effets du réchauffement climatique. Le président de la République a descendu les quelque 500 marches qui mènent jusqu’à ce glacier, le plus long de France. Il s’est rendu dans la grotte de glace, tunnel bleuté creusé dans le glacier. « Je n’imaginais pas une fonte aussi rapide, c’est impressionnant. On se rend compte comment les non-décisions ont fait en arriver là », s’est-il exclamé, accompagné de guides, experts et « grottiers » qui passent chaque année quatre mois à retailler la grotte de glace.
La Mer de Glace, qui sillonne la montagne sur près de 7 km de longueur, a perdu en moyenne 30 à 40 m de longueur et 4 à 5 m d’épaisseur par an, ces dernières années. En un siècle, elle a fondu de plus de 120 mètres d’épaisseur. Elle a ainsi reculé d’environ 2 kilomètres depuis 1850, faisant place à un lit de cailloux en bas de la « vallée blanche ». Cette année, la neige n’a pas tenu sur la glace vive, parsemée de petits cailloux et de traces grises de pollution.
Au rythme actuel du réchauffement climatique, 90% des glaciers alpins pourraient disparaitre d’ici 2100, selon une étude scientifique suisse.
Le glacier aussi confronté à la surfréquentation et aux incivilités
Cette fonte spectaculaire de la Mer de Glace est la conséquence du réchauffement climatique mais également de la surfréquentation et des incivilités. Ces derniers étés, plusieurs incongruités ou dégradations ont émaillé les ascensions du Mont Blanc, dont les pentes attirent chaque année 20.000 visiteurs. L’on a ainsi noté l’atterrissage d’un avion de tourisme non loin du sommet.
La Mer de Glace est également confrontée à une mauvaise qualité de l’air, liée notamment au passage de très nombreux poids lourds. « Je ne peux pas interdire aux camions de passer », a cependant déclaré Emmanuel Macron au Dauphiné Libéré. Le locataire de l’Elysée préconise plutôt une politique européenne de renouvellement du parc de camions pour éviter de pénaliser les routiers français.
Pour protéger la Mer de Glace, les autorités avaient déjà décidé de rendre obligatoire la réservation en refuge, afin de lutter contre les bivouacs sauvages. Un arrêté préfectoral de protection naturelle doit également favoriser la préservation du glacier.