Selon une étude réalisée par des chercheurs de l’Université du Vermont (États-Unis), les espaces verts ont les mêmes effets sur le moral que Noël. Mais la bonne humeur serait plus importante dans les grands parcs régionaux dotés d’une vaste couverture végétale que dans les espaces urbains.
« Dans tous les tweets, les gens sont plus heureux dans les parcs »
Ce n’est pas une prescription médicale, mais vous devriez peut-être l’essayer. Si vous êtes abattus ou plein de négativité, rendez-vous dans un espace vert et votre humeur changera positivement. C’est en tout cas ce que suggère une étude menée par des chercheurs de l’Université du Vermont, aux États-Unis. Selon eux, se balader dans un parc serait bon pour le moral comme la fête de Noël, le jour le plus heureux de l’année. Et la bonne humeur perdurerait même pendant quatre heures après la promenade dans un parc.
Trois jours durant, les universitaires ont étudié des centaines de tweets postés depuis 160 parcs de San Francisco. Ces tweets ont été recueillis grâce au système de géolocalisation et au « US Forest Service » permettant une cartographie de la végétation des zones urbaines. « Nous avons constaté que, dans tous les tweets, les gens sont plus heureux dans les parcs », a expliqué Aaron Schwartz, co-auteur de l’étude, parue le 20 août dans la revue People and Nature, un journal en libre accès de la British Ecological Society. « Mais l’effet était plus fort dans les grands parcs régionaux dotés d’une vaste couverture arborée et de végétation », a précisé le chercheur. Mais comment s’y sont-ils pris pour arriver à une telle conclusion ?
Les mots notés sur une échelle de 1 à 9
Pour aboutir à un tel constat, les scientifiques ont exploité un instrument comprenant un corpus d’environ 10 000 mots communs qui ont été notés par un grand groupe de volontaires. Ils ont pu ainsi établir ce qu’on appelle la « valence psychologique », une sorte de mesure de la température émotionnelle de chaque mot. Les volontaires ont classé les mots qu’ils percevaient comme les plus heureux ou les plus tristes selon une échelle allant de 1 à 9. Au sommet, nous avons les mots comme « heureux » notés 8,30, « hahaha » 7,94, « fleurs » 7,56, « parcs » 7,14. Au niveau des mots neutres on a par exemple les termes « et » et « le » avec un score respectif de 5,22 et 4,98. Au bas de l’échelle, il y a des vocables tels que « pris au piège » (3.08), « crash » (2.60) et « prison » (1.76).
Dans l’ensemble, les tweets publiés depuis les parcs urbains de San Francisco étaient plus heureux de 0,23 point sur l’échelle de l’hédonomètre (logiciel évaluant le bonheur des « twittos » sur la base du corpus). « Cette augmentation de bons sentiments est équivalente à celle du jour de Noël pour Twitter », ont écrit les scientifiques. Ils rapportent en outre une diminution de l’emploi de la négation et du « moi » ou du « je », indiquant un potentiel basculement psychologique de l’individuel vers le collectif.
Un plaidoyer pour les espaces verts
« C’est la première étude qui utilise Twitter pour examiner comment le sentiment des utilisateurs change avant, pendant et après une visite dans différents types de parcs », a noté Aaron Schwartz. Bien que les utilisateurs de Twitter ne constituent pas un échantillon exhaustif de la population, il estime que leur grand nombre et leur diversité permet en revanche de les considérer comme un échantillon représentatif. Reste maintenant à connaître les liens de causalité réels entre espaces verts et bonne humeur ou bien-être.
Pour l’instant, les chercheurs sont convaincus que les parcs et espaces verts font énormément du bien, surtout aux citadins dont le moral est broyé par leur rythme de vie infernal. Ils suggèrent donc que les autorités ouvrent davantage d’espaces verts.