Les Ministères de la Transition écologique et de l’Economie ont annoncé conjointement, ce mercredi 17 avril, l’interdiction du dioxyde de titane (E171) dès janvier 2020. Cet additif est utilisé comme colorant blanchisseur dans de nombreuses denrées alimentaires, mais aussi dans les cosmétiques et les médicaments.
Les associations de consommateurs ont eu la peau de l’E171
C’est désormais officiel, le titane sera interdit dans les denrées alimentaires en France. L’annonce a été faite ce mercredi par les Ministères de la Transition écologique et de l’Economie. L’arrêté conjoint devrait prendre effet à partir du 1er janvier 2019. « Un arrêté suspendant la mise sur le marché des denrées alimentaires contenant l’additif E171 (qui désigne le dioxyde de titane sur les emballages) à partir du 1er janvier 2020 a été signé et sera publié dans les meilleurs délais », a indiqué le communiqué publié par les deux Ministères.
Cette décision est l’aboutissement d’une pression constante des associations de défense des consommateurs et de l’environnement, depuis au moins 2 ans. Depuis l’avis de l’agence de sécurité sanitaire des aliments (Anses) en 2017, elles n’ont cessé de dénoncer l’utilisation de cette substance dans les denrées alimentaires. Mis au pied du mur par les organisations depuis fin 2018, Bruno Le Maire avait fini par leur faire une promesse en début d’année. Le Ministre de l’Economie a vraisemblablement tenu parole.
Dans les bonbons, chewing-gums, chocolats…
Le dioxyde de titane contiendrait des nanoparticules, d’une taille inférieure à 100 nanomètres, ce qui faciliterait leur pénétration dans l’organisme. Depuis 2006, cet additif E171 est même classé comme un cancérogène probable par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Rappelons que le dioxyde de titane rentre dans la composition des bonbons, des chocolats, des chewing-gums, de deux tiers de nos dentifrices, dans des compléments alimentaires, dans des produits pharmaceutiques et même dans les cosmétiques.
L’Anses ne peut justifier de l’innocuité de l’additif
Pour sa part, l’Anses relève « le manque de données scientifiques » fiables sur le dioxyde de titane. Elle conclut donc « qu’elle ne dispose pas d’éléments nouveaux permettant de lever les incertitudes sur l’innocuité de l’additif E171 ». En outre, l’Agence estime ne pas être en capacité de « confirmer ou d’infirmer le potentiel » cancérogène imputée à la substance.