À Aubry, une commune du Morbihan, une ferme municipale a été créée cette année pour fournir une alimentation saine et bio aux pensionnaires d’une résidence pour seniors ainsi qu’aux enfants d’une crèche proche. Sur les trois parcelles de l’exploitation prospèrent diverses cultures, dont des choux, salades, courges et poireaux, tous cultivés en pleine terre et sans engrais chimiques. Ce projet en circuit court a également une portée environnementale, avec une réduction des emballages et des trajets pour le transport de la nourriture.
À Aubry, une petite commune de 15.000 habitants du Morbihan (Bretagne), les cuisines municipales qui alimentent les cantines des écoles, crèches et foyers-logements de personnes âgées consomment chaque année 26 tonnes de légumes. Pour sécuriser les approvisionnements et passer en 100% bio et local, la mairie écologiste a a acheté en 2022, à 455.000 euros, une ferme maraîchère sur la commune toute proche de Brec’h.
Aubry a acheté un terrain de quatre hectares pour son projet
Situé à trois kilomètres d’une résidence pour personnes âgées, ce terrain de quatre hectares et demi comprenait quatre serres en mauvais état, un étang et un forage pour l’irrigation ainsi que des bâtiments dont un logement pour le propriétaire qui a pris sa retraite. Après avoir repris les serres de cette ferme, des maraichers ont planté depuis mars des tomates, des choux, salades, courges, poireaux, choux-raves, haricots ou encore petits pois. Tous ces légumes sont cultivés en pleine terre, sans engrais chimiques et sans pesticides. Grâce à une météo favorable cet été et des sols particulièrement fertiles, la récolte fut bonne. Quatre tonnes de légumes ont déjà été récoltées, soit l’équivalent de 23 000 euros de chiffre d’affaires.
De nouvelles cultures pour l’automne
« C’est une première année encourageante », se félicite le maraicher Jocelyn Clerc auprès de franceinfo. Pour l’automne, le quarantenaire plante des blettes. Il fait également pousser des pommiers et des poiriers sur les terrains les plus pentus, mais il faudra patienter quelques années pour cueillir des fruits pour les petits et les grands. En attendant, les pensionnaires de la résidence pour seniors profite de la première récolte depuis septembre. Approvisionné par les maraîchers employés par la mairie, les cuisiniers de l’établissement préparent 80 repas quotidiens aux résidents, ainsi que des plats pour la crèche d’à côté.
Les résidents demandent plus de louches
Dans le réfectoire de la résidence publique pour personnes âgées d’Aubry, l’heure est à la bonne mine au moment du repas. On retrouve dans l’assiette, des tomates, des concombres et des courgettes biologiques fraîchement récoltés dans la ferme municipale. Tout le monde se régale et réclame davantage de louches. « On découvre des légumes qu’on ne mangeait pas », se réjouit un résident. De son côté, la maire Europe Ecologie Les Verts, Claire Masson, assure que son équipe fait tout pour que « tout le monde puisse accéder au bio » et puisse reprendre le contrôle de son alimentation. L’édile compte également recruter des diététiciens pour sensibiliser les cuisiniers et les résidents aux bienfaits d’une alimentation plus végétale.
La ferme municipale compte approvisionner une nouvelle cuisine centrale à Aubry
Chloé Pétetin, chargée de mission alimentation durable à la mairie, note que ce projet ne vise pas qu’une alimentation saine et bio. Il « a un intérêt pour le goût, mais aussi pour la santé et l’environnement » , précise-t-elle. La responsable vanté par ailleurs une réduction des emballages et du trajet, et donc de l’empreinte carbone, grâce au circuit court. Ce modèle de ferme municipale permet également de mettre en commun les coûts face à la pression foncière, et de lutter contre les inondations. A partir de septembre 2026, la ferme municipale compte approvisionner une nouvelle cuisine centrale qui concoctera plus de 600 repas quotidiens pour toutes les cantines des écoles publiques d’Aubry.
