CEE : l’enveloppe plus lourde en 2026, mais le dispositif critiqué 

Le gouvernement vient d’annoncer une augmentation de 27 % de l’enveloppe allouée aux certificats d’économies d’énergie (CEE) dès 2026, portant ce mécanisme privé de financement à plus de huit milliards d’euros. Cette hausse doit permettre de soutenir la rénovation énergétique et la mobilité électrique. Mais le dispositif en lui-même est critiqué. Il soulève des interrogations sur son efficacité ainsi que son coût pour les consommateurs.

Lors de son audition par la commission du Développement durable de l’Assemblée nationale, le vendredi 24 octobre, la nouvelle ministre de la Transition écologique et de la Biodiversité Monique Barbut a fait plusieurs annonces. Elle a notamment promis une augmentation de 27 % de l’enveloppe des certificats d’économies d’énergie (CEE) dès 2026, portant ce dispositif de financement privé à plus de huit milliards d’euros. Cette hausse vise à soutenir la rénovation énergétique des logements et le déploiement de la mobilité électrique.

Un dispositif qui oblige les fournisseurs d’énergie à financer des actions d’amélioration de l’efficacité énergétique 

Créé en 2005, le certificat d’économies d’énergie (CEE) repose sur le principe du pollueur-payeur. Le mécanisme oblige les fournisseurs d’énergie à financer des actions de réduction de la consommation d’énergie et d’amélioration de l’efficacité énergétique des équipements. Il consiste, pour un fournisseur, à accorder une aide financière à un ménage ou à une entreprise — par exemple pour remplacer une chaudière au fioul par une pompe à chaleur — pour recevoir en contrepartie ce CEE. Tous les quatre ans, ce fournisseur doit prouver à l’État qu’il a atteint le quota de CEE qui lui a été attribué.

La hausse de l’enveloppe des CEE bénéficiera en particulier au dispositif MaPrimeRénov’ 

Soucieux de soutenir la transition énergétique sans alourdir davantage les dépenses publiques, l’État se tourne vers les CEE. Mais les fournisseurs d’énergie, qui sont chargés de mettre en œuvre le dispositif, en répercutent le coût sur les factures d’électricité, de gaz ou de carburant. En 2025, les CEE ont atteint six milliards d’euros au total. L’enveloppe devrait progresser de 27% l’année prochaine.

Monique Barbut a précisé que la hausse attendue en 2026 bénéficiera en particulier au dispositif MaPrimeRénov’ pour la rénovation énergétique, ainsi qu’à la mobilité électrique, avec le bonus écologique à l’achat d’un véhicule et le leasing social. La ministre de la Transition écologique a ajouté que son équipe veillera à l’utilisation optimale de ces fonds privés « pour qu’ils s’adressent d’abord aux populations les plus vulnérables » et renforcent le pouvoir d’achat.

UFC-Que Choisir pointe les principaux dysfonctionnements des CEE

Si le gouvernement promet une hausse de l’enveloppe en 2026, les CEE essuient quelques critiques de la part d’associations de consommateurs. Comme UFC-Que Choisir qui pointe les principaux dysfonctionnements du dispositif dans une étude publiée le 14 octobre. Selon l’organisation, sur la cinquième période (2022-2025), ces mécanismes ont représenté un coût annuel compris entre 124 et 244 euros par ménage via les factures d’énergie et de carburant.

UFC-Que Choisir note que les ménages sont les principaux financeurs de ces aides, et que ce poids risque d’augmenter dès 2026 avec les nouvelles annonces de l’exécutif. L’association appelle à une réforme qui permettrait « de donner de la transparence, de l’équité, de la lisibilité et de l’efficacité à ce dispositif trop coûteux et opaque pour les consommateurs et consommatrices ».

Auteur de l’article : EcoloBizz

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