Chaudières bois : la filière inquiète de la fin des aides financières

À partir du 1er janvier 2025, les chaudières bois ne bénéficieront plus d’aides financières au titre de MaPrimeRénov’ dans les parcours monogestes. Les acteurs de la filière bois-énergie sont très inquiets face aux conséquences potentielles de cette décision. Ils ont écrit au Premier Ministre pour lui demander de revenir sur cette mesure.

À compter du 1er janvier prochain, les chaudières bois et granulés ne bénéficieront plus d’aides financières au titre du dispositif MaPrimeRénov’ dans les parcours monogestes. Cette exclusion programmée suscite des inquiétudes légitimes chez les acteurs de la filière bois-énergie. Ces derniers ont écrit au nouveau Premier Ministre Sébastien Lecornu pour lui demander de revenir sur cette mesure.

La fin des aides pour les chaudières bois « va à l’encontre des besoins des Français »

Dans leur lettre à Matignon, les professionnels (plombiers-chauffagistes de la Capeb, constructeurs de chaudières biomasse, association de filière du granulé Propellet et Syndicat des énergies renouvelables) affirment que « cette décision va à l’encontre des besoins des Français, des objectifs de transition énergétique et des impératifs économiques ». En effet, expliquent-ils, « elle prive de nombreuses familles, notamment dans les territoires ruraux, d’une solution durable et accessible, alors que le bois demeure l’énergie la plus abordable ».

La suppression de MaPrimeRénov’ pour les chaudières bois ne représentera que 20 millions d’euros d’économie

Les signataires du courrier alertent également et surtout sur les conséquences de cette mesure sur la filière bois-énergie « déjà durement touchée ». Ce secteur a vu son chiffre d’affaires chuter lourdement, de 80 % sur un an. Les professionnels jugent la fin des aides financières d’autant « incompréhensible » qu’elle ne génère aucune véritable économie pour l’État. Selon leur calcul, la suppression de MaPrimeRénov’ pour les chaudières bois ne représentera que 20 millions d’euros d’économie, un montant négligeable « au regard des travaux générés par de telles primes et des rentrées fiscales associées ». Mais pour l’État, qui vise 44 milliards d’euros d’économie en 2026, toutes les recettes sont les bienvenues.

Le bois conservera sa place dans les foyers français

La fin programmée des aides financières au titre de MaPrimeRénov’ pour les chaudières bûches se rapproche en même temps que la rumeur gonfle sur une possible interdiction du chauffage au bois à partir de 2027. Cette rumeur s’appuie sur un projet de la Commission européenne visant à renforcer la norme Ecodesign. Ce texte, publié puis retiré, devait encadrer plus strictement la mise sur le marché des équipements, pour qu’ils répondent aux exigences en matière de performance énergétique et limitent drastiquement leurs émissions de polluants (monoxyde de carbone, oxydes d’azote, particules fines). UFC Que Choisir a confirmé qu’il s’agit surtout de moderniser les appareils pour réduire la pollution. Ainsi, le bois conservera sa place dans les foyers français, mais sera soumis à des conditions de performance et d’efficacité.

Auteur de l’article : Marie Foilpeau

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.