Ces derniers temps, l’on parle beaucoup de sciences participatives ou collaboratives. Ce terme est mis en avant par la communauté scientifique et les écologistes, en particulier. Mais de quoi s’agit-il au juste ?
Alors que nous vivons dans un monde de plus en plus anxiogène, marqué par le réchauffement climatique et la perte de la biodiversité, certains citoyens donnent de leur temps et de leur énergie pour la préservation du vivant. Ces volontaires mènent des excursions dans la nature pour observer et recenser la faune et la flore au bénéfice de la recherche scientifique.
Des données recueillies suivant certains protocoles validés par la communauté scientifique
Cette armée de citoyennes et de citoyens, de retraités ou d’étudiants, fait ce qu’on appelle de la science participative. Il s’agit d’une démarche permettant à des naturalistes amateurs ou confirmés de contribuer de façon volontaire à la production de données, notamment dans le domaine de l’environnement et du climat. Ils recueillent des données suivant certains protocoles validés par les chercheurs pour produire des informations de qualité, comme ceux du STERF, du STOC ou du SHOC.
Les sciences participatives, une façon de se (re)connecter à la nature pour les citoyens
Ces protocoles aident les naturalistes à produire des données de qualité et comparables dans le temps. Qu’ils soient nationaux ou européens, ces standards permettent la production d’informations à une large échelle. Ils permettent ainsi de faire avancer la science.
Pour beaucoup de citoyens, les sciences participatives sont une façon de se (re)connecter à la nature et de prendre conscience de l’importance de la préserver. Elles constituent aussi une occasion de s’approprier les applications numériques pour des tâches qui ont vraiment du sens et pas uniquement pour des activités à la limite futiles comme commander un hamburger à l’heure du déjeuner ou réserver une place au restaurant.
Une meilleure couverture du territoire
Les sciences participatives représentent en outre un levier important de partage de connaissances, de sensibilisation, et de renforcement du lien entre les membres via des rencontres, des formations et la participation à des projets communs. Pour les associations et la communauté scientifique, l’implication de naturalistes bénévoles volontaires sur les différents programmes contribue à une démultiplication des observations, et donc à une meilleure couverture du territoire. Mieux, elle facilite la production de connaissances sur certaines espèces ou certains milieux.
Divers programmes de sciences participatives
Parmi les programmes de sciences participatives les plus emblématiques figure Vigie-Nature, qui est ouvert à tous les curieux de nature, du débutant au plus expérimenté. En s’appuyant sur des protocoles simples et rigoureux, Vigie-Nature propose à chacun de contribuer à la recherche en découvrant la biodiversité qui nous entoure, que ce soit en ville ou à la campagne. Des associations s’engagent également, comme Indre Nature, qui lance régulièrement des enquêtes participatives, via sa base de données Obs’Indre ou dans le cadre de projets spécifiques.
Les sciences participatives plus que jamais indispensables dans un contexte de budget restreint
Selon une étude publiée cet été dans la revue Bioscience, le nombre d’articles scientifiques intégrant des données issues de simples citoyens a explosé ces dernières années. Cette hausse témoigne du travail qualitatif effectué par les volontaires. Pour les chercheurs, cet engagement est du pain bénit dans le contexte actuel de négation des acquis scientifiques.
Aux États-Unis, par exemple, la science fait face à un gel des subventions par l’administration Trump. En France aussi les chercheurs doivent composer avec une situation budgétaire difficile. Ils n’ont donc pas toujours les moyens financiers ou humains de recenser des populations animales ou végétales sur de vastes territoires. L’apport des citoyens leur est donc vital.