On sait tous déjà que manger tard dans la nuit augmente le risque d’obésité. Mais le mécanisme n’était pas bien compris. Une nouvelle étude américano-espagnol démontre que, du fait de leur profil génétique, certaines personnes gagneraient à adapter leurs horaires de repas, pour diminuer leur risque de surpoids.
Manger tard peut faire grossir. Chacun de nous a déjà entendu cette phrase dans sa vie, que ce soit dans la bouche des parents ou d’un nutritionniste. Ce lien entre repas tardi et problèmes métaboliques a été démontré par plusieurs recherches. Mais l’implication des facteurs génétiques est encore mal comprise.
Horaires de repas, IMC et obésité
Pour comprendre ce lien, des scientifiques américains et espagnols ont analysé l’effet d’une organisation stricte des repas sur les risques d’obésité génétique. Ils ont étudié les interactions entre les horaires des repas avec un score de susceptibilité génétique sur l’indice de masse corporelle (IMC) et le maintien d’une perte de poids à long terme. Selon leurs résultats, plus vous mangez tôt dans la journée, moins vous risquez de développer de l’obésité si vous êtes concernés par les gènes incriminés. Leur étude a été publiée dans la revue Obesity le 20 juillet 2025.
Près de 1200 adultes en état de surpoids ou d’obésité ont pris part à l’étude
Pour cette étude, les chercheurs se sont intéressés à l’heure des repas de près de 1200 adultes en état de surpoids ou d’obésité, dont 80,8 % de femmes d’un âge moyen de 41 ans. Ces personnes participaient à un programme de perte de poids au sein de six cliniques spécialisées en Espagne. Le test combinait un traitement de perte de poids comportemental de 16 semaines ainsi qu’une évaluation du poids environ 12 ans après. Les scientifiques ont pris comme point de repère, un score de risque génétique d’obésité ou de surpoids, ainsi qu’un point médian de la prise alimentaire, comme la période à mi-chemin entre le premier et le dernier repas de la journée.
Plus les participants mangeaient tard le soir, plus ils prenaient du poids
Selon leur conclusion, chaque heure de retard de repas au point médian correspondait à un IMC initial supérieur de 0,952 kg/m² et à une hausse de 2,2 % du poids corporel 12 ans après le traitement. Chez les participants qui avaient le risque génétique d’obésité le plus élevé, l’IMC augmentait d’environ 2,21 kg/m² pour chaque heure de retard de repas. Pour faire simple, plus la personne prenait son repas tard dans la journée, moins elle perdait de poids et plus son IMC était élevé.
Des effets accentués chez les personnes souffrant d’obésité
Les chercheurs ont également constaté que le risque d’obésité est particulièrement prononcé chez les individus ayant une prédisposition génétique à cette pathologie. Chez ces personnes, manger tard est lié à des valeurs d’IMC plus élevées, alors que chez les participants n’ayant aucune prédisposition génétique, cette relation n’est pas observée. L’étude souligne en outre que ceux qui mangeaient plus tôt arrivaient mieux à maintenir leur poids sur le long terme, après le programme d’amincissement.
De la nécessité d’une approche plus personnalisée de la nutrition
Les résultats de cette étude montrent le rôle potentiel de l’heure des repas sur la prise de poids. Ils soulignent surtout la nécessité d’intégrer cette donnée ainsi que les profils génétiques à risque dans la lutte contre l’obésité, pour une approche plus personnalisée de la nutrition. Sans quoi l’obésité deviendra le mal du siècle. Cette pathologie expose à différents problèmes de santé, dont un dérèglement hormonal, l’apnée du sommeil, des douleurs de dos et un rythme de vie décalé. Pis, le fait d’avoir une grande quantité de masse grasse par rapport à sa taille expose à des maladies cardiovasculaires et au diabète de type 2. La personne impactée peut en outre souffrir de grossophobie et de discriminations au quotidien.