Selon un bilan de l’Ademe, publié le 17 juillet, le Fonds chaleur a permis de construire plus de 1 350 nouvelles installations de production de chaleur et de froid renouvelables en 2024. Ces installations produiront 3,6TWh/an de chaleur renouvelable et de récupération sur le territoire français. Pour 2025, l’Ademe vise l’accélération du déploiement de la géothermie profonde et de surface.
L’Ademe a publié, le 17 juillet 2025, un bilan du Fonds chaleur. Selon ce rapport, plus de 1 350 nouvelles installations ont été financées en 2024. Elles produiront 3,6TWh/an de chaleur renouvelable et de récupération sur le territoire français. L’année dernière, ce Fonds avait bénéficié de 820 millions d’euros de dotation. Ce budget est en hausse de 36 % par rapport à 2023.
Qu’est ce que le Fonds chaleur ?
Créé en 2009 et géré par l’Ademe, le Fonds chaleur soutient les projets de création de réseaux de chaleur et d’installations de production de chaleur renouvelable pour alimenter les habitats collectifs, les collectivités et les entreprises. Aujourd’hui, les besoins de chaleur représentent 43 % de la consommation d’énergie en France. Ils sont encore majoritairement couverts par les énergies fossiles, carbonées et importées comme le gaz, le fioul et le charbon. Mais la part de chaleur renouvelable et de récupération en France métropolitaine augmente, passant de 24% en 2021 à 29,6% en 2023.
L’Ademe publie un bilan annuel des nouvelles installations et de la production fournie
La production de chaleur renouvelable a un rôle majeur à jouer dans l’atteinte de l’objectif de 38 % d’énergie renouvelable dans la consommation finale d’énergie en France en 2030, fixé par la loi (LTECV). Depuis 2021, l’Ademe contribue à la forte accélération des projets de chaleur renouvelable en tant qu’opérateur de France Relance et de France 2030. C’est à ce titre que l’organisme publie chaque année un bilan des nouvelles installations et de la production fournie.
Une forte croissance de la géothermie
Selon l’Ademe, le Fonds chaleur a permis d’accompagner la construction de plus de 1 350 nouvelles installations en 2024. Ces installations produiront 3,6 TWh/an de chaleur renouvelable et de récupération. L’Agence juge ce nombre « important » et l’explique par « la montée en puissance des Contrats Chaleur Renouvelable (CCR) soutenant de nombreux projets de petite taille, principalement à partir de biomasse. Mais l’année dernière, elle a noté une forte croissance des projets de géothermie.
Les émissions annuelles évitées par les nouvelles installations s’élèvent à environ 805 750 tCO2/an
La biomasse énergie a contribué à hauteur de 68% de la production de chaleur en 2024. Elle est suivie par la géothermie (16%), la récupération de chaleur fatale (8%), la méthanisation (8%) et le solaire (0,3%). L’Ademe note en outre que les émissions annuelles évitées par ces nouvelles installations s’élèvent à environ 805 750 tCO2/an.
Quant au coût d’abattement moyen de la tonne de CO2, il a atteint 51 euros d’aide/tCO2 évitée, tandis que le ratio entre le budget total du Fonds chaleur et la production additionnelle s’élève à 11,4€/MWh sur 20 ans. Enfin, sur le périmètre des projets d’investissements, l’efficience n’a pratiquement pas évolué par rapport à l’année précédente, avec 9,7 €/MWh contre 9,5€/MWh/20 ans en 2023.
Les aides aux chaufferies biomasse, première dépense du Fonds chaleur
En 2024, le Fonds chaleur a bénéficié d’un budget de 820 millions d’euros, en hausse de 36% par rapport à 2023. Dans le détail, 328,2 millions d’euros ont servi d’aides aux chaufferies biomasse, 218,7 millions d’euros ont permis de financer 384 km de réseaux, 110,9 millions d’euros ont été utilisés comme aides aux géothermies et 13,4 millions d’euros ont été injectés dans les équipements de récupération de chaleur fatale. Le solaire thermique et les équipements de valorisation du biogaz par injection au réseau ont, eux, bénéficié respectivement de 9,4 millions et de 20,8 millions d’euros.
Le budget du Fonds chaleur menacé par les économies de Bayrou
Pour 2025, l’Ademe a prévu d’accélérer le déploiement de la géothermie profonde et de surface avec notamment. L’organisme compte principalement mettre en œuvre le plan d’actions lancé en février 2023 par l’État et qui regroupe vingt-sept mesures prioritaires en France métropolitaine et d’outre-mer. Rappelons que la géothermie de surface exploite la chaleur naturelle stockée dans les premières couches de la croûte terrestre, jusqu’à 200 mètres de profondeur.
La géothermie profonde, elle, utilise la chaleur naturelle provenant du magma ou des roches chaudes situées à plusieurs kilomètres sous la surface pour produire de l’énergie. Notons enfin que le budget du Fonds chaleur cette année été maintenu à 800 millions d’euros. Mais la situation budgétaire actuelle fait craindre une réduction du financement.