Gaz renouvelables : la production augmente encore en France

D’après le 10e panorama des gaz renouvelables publié le jeudi 3 avril, la production en France, principalement par méthanisation, a augmenté de près de 30 % en 2024 pour atteindre 11,6 térawattheures (TWh). Cette hausse est d’autant remarquable qu’il y a eu un net ralentissement des nouvelles installations l’année dernière. La filière souhaite continuer à bénéficier de soutiens publics pour continuer sur sa lancée.

En 2024, la production de gaz renouvelables en France, principalement par méthanisation, a augmenté de près de 30 % pour atteindre 11,6 térawattheures (TWh) de biométhane. C’est ce qu’indique le 10e panorama des gaz renouvelables publié le  jeudi 3 avril 2025. En 2023, la France avait produit 9,1 TWh de biogaz, soit une hausse de 27% par rapport à l’année précédente.

Les gaz renouvelables représentent 3,2 % de la consommation française de gaz naturel

La production de gaz renouvelables en France en 2024 correspond à la consommation d’énergie de 756 000 foyers ou 40 000 camions et bus. Elle représente au total 3,2 % de la consommation française de gaz naturel injecté dans le réseau, précise le rapport annuel de la filière des gaz renouvelables, qui comprend le Syndicat des énergies renouvelables- SER ( Gaz et Territoires, GRDF, Natran et Teréga). Notons que la production de gaz renouvelables en France est majoritairement issue de la méthanisation de biodéchets (agricoles, ménagers, boues de stations d’épuration, etc.).

Seulement 79 méthaniseurs mis en service l’année dernière

Cette hausse de la production de gaz renouvelables en France est d’autant remarquable que les nouvelles installations ont connu un net ralentissement en 2024. En effet, seulement 79 méthaniseurs ont été mis en service l’année dernière, sur un total de 731 existants. C’est un niveau équivalent à 2019, après 139 nouvelles installations enregistrées en 2023, 149 en 2022 et 151 en 2021.

Pourquoi la baisse du nombre d’installation d’infrastructures de gaz renouvelables ?

Les acteurs de l’énergie renouvelable expliquent cette courbe baissière par la révision des tarifs d’achat en 2020, aggravée par les crises sanitaires et énergétiques successives. En cause également un manque de visibilité économique des dernières années. La filière relève dans son rapport que la réduction des aides publiques, couplée aux crises récentes, a limité la dynamique du secteur des gaz renouvelables. Le document prédit que la tendance  à la baisse des installations se prolongera en 2025.

La feuille de route énergétique de la France peu ambitieuse 

Cette perspective ne réjouit pas Jules Nyssen, président du SER, qui rappelle que « l’Europe et la France ne sont absolument pas dans une situation de souveraineté et d’autonomie stratégique, avec presque deux tiers de l’énergie fossile importée ». Comme ses collègues, il salue toutefois l’objectif de 44 TWh de biométhane pour 2030 inscrit dans la feuille de route énergétique de la France. En revanche, il juge peu ambitieux l’objectif de 79 TWh pour 2035.

De la nécessité de recourir à des technologies complémentaires de production de gaz renouvelable

Par ailleurs, les acteurs regrettent que la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) 2025-2035 n’intègre pas d’objectifs pour les technologies complémentaires de production de gaz renouvelable et bas-carbone autres que la méthanisation. Ils pensent notamment à la pyrogazéification et à la gazéification hydrothermale industriels, dont les projets fleurissent en France. Face à ces divers manquements, il urge de prendre certaines décisions pour garantir la pérennité du secteur.

Le chiffre d’affaires des gaz renouvelables s’élève à 3 milliards d’euros 

La filière souhaite d’emblée continuer à bénéficier de soutiens publics, en particulier pour les petits projets (inférieurs à 25 GWh par an), pour poursuivre son développement et contribuer à l’objectif de neutralité carbone en 2050. Elle réclame aussi un cadre dérogatoire à la loi Zéro artificialisation nette (ZAN) afin de faciliter l’implantation de nouveaux projets, alors que ce texte vise à freiner l’étalement urbain. Toutes ces mesures pourraient booster le gaz renouvelable français, dont le chiffre d’affaires annuel s’élève à 3 milliards d’euros.

Auteur de l’article : EcoloBizz

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