En conclusion du sommet « SOS Océan organisé à Paris, Emmanuel Macron a fixé huit objectifs en vue de la prochaine Conférence des Nations Unies pour l’océan qui se tiendra au mois de juin à Nice. Le président français a demandé l’entrée en vigueur de l’accord sur la gouvernance de la haute mer, la protection des grandes profondeurs de l’océan ou encore la défense de la science à l’heure de sa remise en cause aux États-Unis.
Emmanuel Macron en grand défenseur de la haute mer. Le lundi 31 mars, en conclusion du sommet « SOS Océan » organisé à Paris et démarré dimanche 30 mars, le président de la République a fixé huit objectifs en vue de la prochaine conférence des Nations Unies pour l’océan qui se tiendra au mois de juin à Nice.
La Conférence des Nations Unies pour l’océan doit obtenir l’entrée en vigueur de l’accord sur la gouvernance de la haute mer
Emmanuel Macron a demandé d’abord l’entrée en vigueur de l’accord sur la gouvernance de la haute mer. Ce texte établi à l’ONU en mars 2023 pour la conservation et l’utilisation durable de la haute mer a été signé par 110 États mais n’est à cette heure ratifié que par 21 d’entre eux. Selon le chef d’État français, la conférence de Nice doit obtenir au moins 60 ratifications pour lui permettre d’entrer en vigueur. « On n’y est pas encore (..) Il y a encore un très gros travail à faire », a-t-il concédé.
Emmanuel Macron réclame une gestion durable de la haute mer et de ses ressources
Emmanuel Macron souhaite aussi l’arrêt de la surpêche mondiale, de la pêche électrique et de la pêche illégale, qui représenterait entre 10 et 20 % de la production mondiale. En outre, le locataire de l’Elysée appelle à rendre possible un espace de gestion durable de la haute mer et de ses ressources, avec la création d’aires marines protégées (AMP) et des études d’impact environnemental. Aujourd’hui, la France assure protéger plus de 30% de son espace maritime. Mais les ONG environnementales estiment que moins de 0,1% de nos eaux sont réellement protégées des méthodes de pêche illicites et destructrices comme le chalutage.
Emmanuel Macron veut la décarbonation effective du transport maritime
Une autre mesure voulue par Emmanuel Macron : la décarbonation effective du transport maritime, avec un objectif de neutralité en 2050. Le président français précise que l’atteinte de cet objectif doit passer par des « investissements massifs » dans la transition vers les carburants durables. Aujourd’hui, le transport maritime est responsable de 3 % de la pollution totale. Pourtant, dénoncent les ONG, les armateurs continuent d’empocher une large partie des subventions à la dépollution sans changer grand-chose à leurs pratiques.
Un appel au financement de la recherche et de l’innovation
Emmanuel Macron a par ailleurs insisté sur la mobilisation de nouveaux financements dans l’électrification des ports, dans la recherche et l’innovation, alors que l’administration Trump a gelé toutes ses subventions à la science. Enfin, le président français a souhaité la protection des grandes profondeurs de l’océan et l’interdiction de l’exploitation minière en haute mer. Pour y arriver, la France plaide pour un moratoire sur l’exploitation des grands fonds marins faute de connaissances scientifiques nécessaires.
ONG, dirigeants et institutions financières attendus à la Conférence des Nations Unies pour l’océan
Ces objectifs fixés par Emmanuel Macron doivent servir de cadre à la 3ème Conférence des Nations Unies sur les océans que la France organise à Nice du 9 au 13 juin 2025. Ce rendez-vous fait suite aux sommets de New York en juin 2017 et de Lisbonne en juin 2022. Il doit réunir une pléthore d’acteurs, dont des chefs de gouvernement, des ONG, des institutions financières internationales et des peuples autochtones. Ce sera l’occasion d’une grande mobilisation internationale et d’une sensibilisation aux enjeux de préservation des océans et de conservation de notre patrimoine maritime.